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Apprendre qu’on deviendra aveugle à 22 ans
Crédit: Catherine Guimond

NIGHTLIFE.CA lance une nouvelle série #témoignages sur des réussites ou des exploits personnels ou professionnels, réalisés par des Montréalais! Si tu connais quelqu'un qui a un témoignage hors de l'ordinaire à livrer, écris-nous.

 

Apprendre qu'on deviendra aveugle à 22 ans

Il y a deux mois, Catherine Guimond, 22 ans, apprenait qu’elle était atteinte d’une maladie dégénérative, la rétinite pigmentaire. Le diagnostic était tombé, le sol s’est dérobé sous ses pieds, puisque le médecin lui confirmait qu’elle perdrait complètement la vue dans quelques années à peine. Difficile de digérer une telle nouvelle lorsqu’on a toute la vie devant soi. 
 
« Il y a une solution à tous les problèmes »  
Toutefois, la jeune femme ne se laisse pas abattre. Une force inouïe se dégage de ses propos. C’est peu dire, Catherine Guimond est une combattante : « je n’ai jamais voulu accepter mon diagnostic, donc jamais je n’ai considéré l’option de perdre la vue. Il y a une solution à tous les problèmes et j’ai trouvé cette solution! » L’étudiante en kinésiologie à l’Université de Montréal, passionnée par les animaux, la vie et la bouffe, a effectivement trouvé une solution qui lui donne beaucoup d’espoir en l’avenir.
 
Un traitement permettant d’arrêter la progression de la maladie et de recouvrer partiellement la vue perdue se donne heureusement et exclusivement à Cuba. Mais pourquoi pas, ici même, au Canada ou aux États-Unis? Catherine m’informe que les ophtalmologistes canadiens et américains s’entendent, étrangement, pour dire qu’il n’existe aucun traitement pour soigner la rétinite pigmentaire et pourtant le taux d’efficacité du traitement cubain est de 92%…  
 
Des fonds pour le combat de sa vie
Les frais reliés à cette possibilité de guérison se chiffrent autour de 17 000 $ pour une première visite à Cuba, d’une durée de trois semaines, où Catherine recevra le plus gros des soins nécessaires. S’ajouteront, ensuite, des traitements annuels pour des suivis d’environ 5 000 $. Les trois premières années sont les plus importantes, ensuite c’est selon ses moyens.
 
Une grosse somme d’argent que Catherine n’avait pas en sa possession. La jeune femme a alors lancé une campagne de financement sur le site YOUCARING où elle a déjà amassé, au moment d’écrire ces lignes, 20 873 $, dans le but de se rendre jusqu’à 27 000 $. « Je veux me battre contre cette maladie, je ne peux simplement pas vivre en me disant qu’un jour je serai aveugle. Je veux continuer de m’éblouir devant les nombreuses merveilles de la nature, je veux continuer de voir la couleur éclatante des fruits, je veux continuer de voir les étoiles et continuer à voir ma famille et tous ceux que j’aime », a-t-elle écrit sous sa description du site de collecte de fonds. 
 
Traître comme maladie
On estime qu’une personne sur 4 000 est atteinte de la rétinite pigmentaire, mais elle est beaucoup plus courante dans les pays du Sud. La jeune femme m’explique que cette maladie s’attaque principalement à la rétine et commence par affecter la vision nocturne. Le champ de vision des gens atteints, par la suite, se rétrécit de plus en plus jusqu’à aboutir à la complète cécité.
 
Pour la majorité des gens atteints, la perte de la vue totale arrive à l’âge de 40 ans. Cependant, la progression de la maladie peut dépendre de chaque individu. Pour Catherine, le premier signe qui lui a sonné une cloche est qu’elle ne voyait plus bien dans le noir (un des symptômes majeurs de la rétinite pigmentaire). Elle a ensuite réalisé qu’elle faisait de la photophobie (comme des stroboscopes), puis que son champ de vision se rétrécissait.  
 
Mais la jeune femme ne baisse pas les bras : « j’essaie d’être le plus positive possible et de vivre au jour le jour! Je me surprends souvent à me réjouir des petites beautés de la vie, comme des fruits, des fleurs ou le ciel bleu. » Et, on te souhaite de pouvoir t’émerveiller devant beaucoup de ciels bleus, encore et encore, Catherine.  
 
 

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