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Victime de la porn: oser la cummunication
Crédit: Johana Laurençon

Je pensais être tombé sur une Xème chronique de sexo à la radio qui dénonce combien la porn n’est pas saine pour le couple. Le genre de propos qui semble toujours venir de quelqu’un qui ne regarde jamais de porn anyway. Mais j’ai accroché quand la sexo a parlé d’un truc pour évaluer si notre consommation de porn était saine en situation de couple. Il suffisait de se poser cette question magique :
 
Est-ce que je serais aussi à l’aise de me crosser (je paraphrase) sur les mêmes affaires si ma blonde ou mon chum était juste à côté? 
 
Peut-être que c’était juste une question rhétorique où il aurait fallu que je retienne une leçon semi-culpabilisante, mais ce qui m’a frappé en entendant ça, c’est que devenir assez à l’aise dans son couple pour en venir à se branler sur sa porn alors que l’autre est juste à côté, c’est un formidable idéal d’intimité à viser!
 
Ça doit vraiment demander une relation spéciale. Bon, ça dépend de notre personnalité. Il y a des gens qui se crossent dans le métro quotidiennement sans la moindre gêne. Mais perso, pour être assez à l’aise avec ma blonde pour me branler sur ma porn pendant qu’elle me regarde? Ouf. Je ne suis même pas à l’aise de me branler quand MOI je me regarde!
 
Pourtant, j’arrive à écrire des chroniques sur la double pénétration anale et que mes trips sont quand même assez conventionnels. Mais ouvrir complètement sa porn, c’est quand même compromettant.
 
D’habitude, quand on se tape de la porn en couple, on essaie de choisir des trucs plutôt consensuels et réconfortants pour tout le monde. Sinon, ça peut vite devenir complexant. Si la porn d’un gars est pleine de petites spinners et que sa blonde fait 5’11, elle risque de se vexer. Si la porn d’une fille contient juste des gros gang bangs gais, c’est possible que son chum se dise qu’il ne pourra jamais accoter ça. 

« Juste UN gars, j’aurais de la misère. »
 
En plus, chaque scène de porn peut être interprétée de 1000 façons différentes. (C’est pire que le Coran!) Ça me frappe chaque fois que j’en partage avec une copine. Je choisis une scène qui me fait bander parce que la pornstar crie bien et la fille va déduire un truc random comme « Ah ouin? C’est ce genre de souliers là que t’aimes? »
 
Tout partager ça, ça demande beaucoup de précisions et d’ajustements. Une communication exceptionnelle. Des égos en pleine santé. Même les couples ouverts ont souvent une petite règle comme quoi ils préfèrent ne pas trop s’en raconter. Est-ce réaliste d’arriver à partager autant d’intimité? Je ne sais pas, mais je reste en amour avec l’idée. 
 
Une fois que deux personnes s’acceptent à ce point-là, ça doit tellement créer des liens forts! Une intimité de niveau 1000. Mais le processus pour s’y rendre est épeurant.
 
C’est souvent plus facile de s’ouvrir dans un contexte de micro-relations. Se risquer avec un plan cul que tu ne reverras plus ou seulement les fois où t’as bu. Ça permet de compartimenter ce que t’es prêt à dévoiler et si ça ne fitte pas trop, tu n’as pas grand-chose à perdre.
 
Mais plus tu trouves la relation sérieuse, plus le gamble est grand. Et c’est ça qui rend le concept si spécial, et autant de relations si tristes. Toutes les fois où quelqu’un n’ose pas se dévoiler autant à sa personne préférée, par peur de la perdre.

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