Il y a des jours où tu croises quelqu’un qui te sourit sur le trottoir et t’as spontanément le réflexe de lui sourire à ton tour. Et il y a d’autres jours où quand quelqu’un te sourit, ton réflexe est de te demander « Quoi? Mes nipples sont-tu désalignés? »
On a beau être la même personne, on ne réagit pas pareil. C’est souvent influencé par des évènements récents.
Quand tu viens d’avoir le sexe de ta vie et que tes voisins t’ont laissé des post-its admiratifs sur ta porte, tu te sens invincible et tout est facile. C’est dans ces moments où la puck roule de ton bord que tu te mets à générer du mojo : ce petit je-ne-sais-quoi sexy que dégage les gens en feu.
À l’inverse, si t’as trois journées de marde de suite, tout prend le bord. Tout ce qui paraissait si facile devient compliqué et c’est là que tu te mets à générer la pire affaire du monde : l’anti-mojo. L’énergie que tu ne veux PAS avoir. À son pire, l’anti-mojo est un peu comme avoir la gastro. Ça n’a rien de sexy et t’as beau être à Osheaga, au spa ou au meilleur cours de yoga du monde, c’est impossible d’être zen et d’apprécier le moment présent avec une gastro.
(D’ailleurs, il paraît qu’étymologiquement, « namasté » signifierait : salutation respectueuse effectuée par quelqu’un qui n’a pas le flu.)
C’est pour ça qu’il est D’UNE IMPORTANCE CAPSLOCKIENNE d’entretenir son mojo régulièrement. Évidemment, ça ne s’ajuste pas comme un volume de télé, mais il y a plein de trucs qu’on peut faire pour le pimper un peu. Comme là, drette là, tu peux décider de partir ta toune préférée dans tes écouteurs pour te crinquer. C’est ridicule, mais c’est un petit boost de quelques secondes qui va microaméliorer ta journée.
Évidemment, il y a plusieurs boosts à différentes échelles. Tu peux aller suivre un cours d’impro ou aller danser le swing ou partir en voyage. Des fois, juste en allant voir un bon film au cinéma, t’en ressors et t’as envie de faire du parkour d’un lampadaire à l’autre comme un ninja urbain!
Bon, mes exemples sucent, mais c’est toi qui es le mieux placé pour les trouver. N’importe quoi qui te fait filer mieux!
Dans le même sens, c’est aussi bon d’éliminer les trucs qui te drainent de l’énergie. (Genre, se désabonner d’Éric Duhaime.) Même si ça n’amène pas de mojo, ça évite que ton moral prenne l’eau. Parce que mine de rien, penser plusieurs fois par jour à nos défauts et à tout ce qui va mal, ça draine beaucoup plus qu’on le pense.
Et pour les jours où tu te sens comme un écran de mobile délaissé qui s’assombrit juste avant de tomber off, c’est bon de faire appel aux ultimes boosters naturels : les chummeys.
Les amis qui savent doigter peser sur le bon bouton pour que tout se replace et que les couleurs reviennent. Les meilleures amitiés sont des usines à mojo! En fait, c’est une bonne façon de repérer ses meilleurs chummeys : ce sont ceux qui te rechargent le plus et sans effort.
Mais bon, même avec les meilleurs chummeys du monde, on finit tous par tomber sur des jours sombres qu'on doit affronter seul. Dans ces moments où ton écran est délaissé assez longtemps pour tomber off, c’est important de se rappeler que ça fluctue. Que ça ira probablement mieux demain. En attendant, il vaut mieux garrocher son attention sur autre chose. Genre, se taper Stranger Things sur Netflix. Même si c’est pour la troisième fois.