C’est quand je me suis fait doigter par ma nouvelle médecin de famille que j’ai su que cette semaine serait différente des autres.
En effet. C’est après 6 ans, 327 chroniques et 4808 jokes de snatch que Victime de la porn se termine. Et comme plusieurs relations de cinq années ou plus, VDLP en aura peut-être vécu une ou deux de trop.
En avril 2010, j’écrivais Ma Première Fois, une chronique où je parlais de ma quête aussi utopique qu’improbable de trouver « une pornstar wise qui mouillerait d’envie pour un branleur au corps bof ». Et en ce 11 août 2016, je vous écris ma dernière fois.
Quand j’ai proposé le concept de Victime de la porn à NIGHTLIFE.CA, j’avais une dizaine de sujets. C’était censé être un truc mensuel alors je m’attendais à durer un an, max. J’avais même déjà prévu comment j’allais finir tout ça : en écrivant un super texte où j’irais aux danseuses pour tâter des fausses boules pour la première fois de ma vie.
Finalement, ce stunt zéro rentable arriva à ma 100e chronique, deux grosses années plus tard. À ce moment-là, non seulement la chronique était devenue populaire, mais mes meilleurs textes étaient encore à venir. Et à ma grande surprise, je n’avais pas TANT de haters que ça.
Pourtant, écrire sur la porn, le cul, les trucs relationnels ou ma vision de gars du féminisme, avec ce ton-là et ce niveau de langage, c’était un peu chercher le trouble. Tous les éléments étaient réunis pour choquer et me faire haïr. Mais chaque semaine, j’écrivais cette chronique avec tout mon cœur et l’idée que je m’adressais à des gens intelligents et à chaque fois, j’étais reçu avec plein de bonne foi.
Et la bonne foi sur internet, c’est une ressource rare.
Dans l’épisode S06E12 de la série culte Californication, Faith (la muse parfaite) réalise que sa relation avec Hank achève (parce qu’il doit retourner conquérir The One) et elle lui partage ce qui va lui manquer de lui.
« You get me », qu’elle lui dit.
C’est cette phrase toute simple (dite par une blondie terriblement hawt) qui résume le mieux ce j’ai apprécié le plus de Victime de la porn au cours des années. Même quand j’étais plus controversé ou confrontant, je me suis senti compris.
J’aimerais profiter de cette « chronique-finale » pour remercier (sans que ce soit trop plate) plusieurs personnes qui m’ont aidé au cours des années.
Tout d’abord, un merci infini à mes réviseurs dont j’ai profité de la disponibilité pour vérifier avant chaque deadline si ce que je racontais avait du sens. Une bonne partie du succès de la chronique revient au jugement de ces gens-là. En ordre à-peu-près chronologique, merci à :
- Véronique aka Mlle V
- Jean-Loup aka LoupDogg
- Hasina aka The Rainmaker
- Marie-Ève aka Lady Mary
- Anne-Marie aka Money Money
- Joëlle aka On-sait-pas-si-ça-prend-un-tréma
Merci aussi à toutes les graphistes qui devaient chercher des images NSFW au bureau pour créer des visuels cool sur mes sujets ridicules. (Shout-out particulier à Émilie, la graphiste dont le coude est léger et pesant en même temps.)
Merci à tous ceux qui likaient et partageait mes textes pour leur luv algorithmien. (Même quand le titre parlait de double pénétration anale.) Merci à ceux qui ont pris le temps de m’écrire pour m’envoyer de l’amour ou me faire des confidences folles ou me partager qu’ils avaient passé des nuits ou des shifts à lire mes archives.
Merci à Audrey PM de m’avoir demandé d’écrire une chronique pour NIGHTLIFE.CA. Merci à NIGHTLIFE.CA pour la tribune avec une liberté quasi-totale. Sur 327 chroniques, il n’y en a qu’une seule que j’ai eu à changer. (Un t-shirt à celui ou celle qui devine laquelle.) Merci à tous les patrons qui m’ont accordé des augmentations (tellement méritées) dans un domaine où la précarité augmente chaque année.
Merci aux muses et aux groupies qui compensent souvent pour cette même précarité. Merci aussi à toutes les lovers que j’ai eues au cours de ma vie qui m’ont donné autant de matière et encore pour au moins quatre autres vies.
Et évidemment, je voulais te remercier toi, luv bunny.
Si tout va comme je veux, la suite logique de Victime de la porn devrait se faire à la télé. J’ai un projet qui progresse dans les 4000 étapes que ça prend pour qu’une série de fiction se retrouve enfin à l’écran. Un projet beaucoup plus mature et pour lequel je suis particulièrement excité. (Excité comme un chat qui vient de faire caca.) Un recueil VDLP en version uncut (non-circoncis) est aussi prévu à l’agenda.
Une étude récente démontrait combien le secret du bonheur se trouve dans les relations. J’étais content que ce soit confirmé parce que c’est un des thèmes qui revenait le plus dans cette chronique : l’importance de créer des connexions. En fait, sur 327 chroniques, il doit y en avoir 200 qui visent à booster la confiance des timides pour qu’ils osent enfin sortir de leur bulle.
Moi le premier.
Mes textes préférés ont toujours été ceux qui me forçaient à rencontrer du nouveau monde. La shot des danseuses en était une. Celles où j’étais en voyage à Paris aussi. Et je dois vraiment refaire l’expérience des 36 questions pour tomber en amour ! Victime de la porn m’aura vraiment permis de faire plein de rencontres cool. (Et de recevoir 40 friend-requests de sexologues.)
Pour moi, l’écriture a toujours été une question de se mettre à poil et de voir à qui ça plait. (Métaphoriquement, on s’entend.) D’être le plus authentique possible même quand c’était gênant ou dur sur l’ego. En ce sens, Victime de la porn est une des rares histoires de gloryhole qui aura bien tourné.
Merci encore. Je vais m’ennuyer. <3