On le sait (malheureusement), la Ville de Montréal a adopté hier le règlement selon lequel les pitbulls et chiens de « type pitbulls » seront désormais interdits sur le territoire.
C'est hier, après un long débat, que l'adoption du règlement s'est fait. Or, on apprend dans un article de Radio-Canada que la vice-présidente du comité exécutif, Anie Samson, a cité des données très douteuses tirées d'un rapport, concernant la puissance de la mâchoire des chiens pour appuyer sa position. En effet, elle a affirmé que la force de la mâchoire des pitbulls était de 500 kg/cm2.
À titre comparatif, dans le même rapport, un labrador a une force de 150 kg/cm2 et un requin, 600 kg/cm2. Un pitbull aurait la même force de mâchoire qu'un requin?! Laissez-nous en douter! D'autres exemples? Un loup a une puissance de mâchoire de 150 kg/cm2 et les grands danois 1000 kg/cm2. Donc si on récapitule, dans l'ordre, ce serait labrador, loup, pitbull, requin et grands danois. Et les pitbulls et les requins ont sensiblement la même force. On s'entend que c'est pas mal du n'importe quoi.
Mais le bout intéressant (et fâchant à la fois), c'est de savoir d'OÙ proviennent les dites données. Le rapport s'est basé sur une thèse de doctorat d'une étudiante française, qui elle, pour faire sa thèse, s'est basée sur un site d'éleveurs de bergers allemands appelé Élevage de berger allemand du Bois Galon, qui lui donne ces données-là en ne se basant sur aucune véritable source scientifique. En plus, si tu cliques sur le site, tu vois que c'est le genre de site que ton cousin peut faire dans son sous-sol, genre. Pas le type de site que je trusterais, mettons. Surtout pas pour un enjeu aussi important.
Toujours dans l'article de Radio-Canada, on parle de Brady Barr, un zoologiste qui a sa propre série documentaire pour National Geographic, dans laquelle il parle justement des forces de morsures et de mâchoires d'animaux. Lui, il obtient les données suivantes: le pitbull: 17 kg/cm2, le loup: 28 kg/cm2 et finalement le requin: 42 kg/cm2. On s'entend que ça a pas mal plus de sens.
Bref, on est vraiment outrés qu'une décision aussi importante repose sur des données provenant d'une thèse et d'un site web sans véritable référence scientifique. Est-ce que le fait que ces informations soient connues du grand public va faire changer les choses? Ça reste à voir.