D'ailleurs, Juste la fin du monde se retrouve sur la courte liste pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, une étape que le précédent film de Dolan, Mommy, n'avait pas réussi à atteindre. Le 24 janvier prochain, date à laquelle seront enfin révélés les films nommés, s'annonce donc riche en émotions : « Avec Mommy oui, ça nous avait peinés, c'est sûr, mais c’est toujours excitant de sentir qu'il y a une possibilité », mentionne Grant.
Juste la fin du monde, qui raconte l'histoire d'un écrivain qui retourne dans sa famille après douze ans d'absence pour lui annoncer sa mort imminente, met en vedette une brochette d'A-listers français (Marion Cotillard, Gaspard Ulliel, Vincent Cassel, Léa Seydoux et Nathalie Baye). La symbiose entre les acteurs donne droit à des moments très forts, et à des émotions qui transpercent bien plus que l'écran. Est-ce que quelqu'un peut rester de glace devant autant de talent et de sensibilité, même si on est derrière la caméra? « Il y a des moments où il y a une énergie, une grandeur d’âme si tu veux, de la part des acteurs qui est palpable. Quand on est présent sur le plateau et qu'on est témoin de ça, c’est toujours excitant et inspirant de se regarder et de sentir que le film est en train de prendre corps parce que ça peut être abstrait faire un film des fois. Est-ce qu'on se laisse encore émerveiller par le talent des artistes? Toujours. C’est sûr que sur un plateau, je me laisse toujours la possibilité d'être excité et de sauter de joie. Ça peut arriver même plusieurs fois par film, par jour », explique Dolan.
Mais à tourner comme ça, en France et aux États-Unis (parce que le très attendu The Life and Death of John F. Donovan avec tous les Jessica Chastain et Kit Harrington de ce monde, c'est là que ça se passe) et avec un quotidien qui les mène partout autour du monde, le mal de Montréal peut rapidement se faire sentir : « J'ai toujours hâte de rentrer à Montréal, même si je pars 4 ou 5 jours seulement. Le 4e jour je me dis ''Oh my god, c'est demain!'' » Clairement, la qualité de vie qu'on retrouve ici est assez singulière. D'ailleurs, si jamais vous avez envie de lever du coude en compagnie du duo de feu, le Filet et le Pullman sont probablement votre best bet puisque les deux endroits semblent être les incontournables pour remédier au homesickness.
Dernière question: La fin du monde, pour toi, c'est quoi?
« Pour moi, la fin de monde ça arrive en ordre : le manque de curiosité, le manque de compassion, et le manque d'espoir. Si on a perdu ces trois choses-là, on est perdu. C’est fini. »