Un autre week-end du Grand Prix riche en partys de vedettes se termine et je me demande encore une fois cette année, mais qu'est-ce que l'esti de jet-set et à quoi sert-il? Qu'est-ce qui le définit et qui donc in the world — plus spécifiquement, à Montréal — se qualifie pour être freaking jet-set? Comment on fait pour adhérer?
Chaque année, c'est pareil. Ma curiosité morbide m'amène à me taper les albums photos des partys en lien avec les festivités du Grand Prix de Montréal. On y voit des visages plus ou moins familiers : des vedettes déchues dont le nom nous échappe mais qui luttent pour ne pas être oubliées. Des personnalités pas si connues mais juste assez belles pour fitter dans un ensemble glamour et ne jamais devoir chercher à se renouveler pour demeurer pertinentes. Des ex-candidats de concours télévisés et/ou de télé-réalité. Des influenceurs et des foodies aux prises avec le « fear of missing out » qui se font voir à longueur d'année dans les endroits branchés de la Métropole histoire de pouvoir continuer à se réclamer du « jet-set montréalais ».
Mais qu'est-ce qui fait qu'une « personnalité » est plus jet-set que les autres? Qu'est-ce qui la rend jet-set exactement? Disons, P.O Beaudoin. Quand je pense à lui, le nom m'évoque jet-set. En quoi P.O Beaudoin serait-il plus jet-set que Mike Ward, par exemple? Mike roule sa bosse depuis tellement plus longtemps. Sa notoriété est indiscutable et il ne manque sûrement pas d'argent. Il collectionne les scandales. Hall of Famer de l'humour au Québec et à l'international. Tout le monde connaît Mike Ward. Pourtant, il ne m'apparaît pas comme quelqu'un de jet-set. Alors, what's up? Comment se mérite-t-on ce prestigieux titre? Qu'est-ce qu'a accompli P.O Beaudoin de plus notable que Mike Ward pour se retrouver à être plus jet-set que lui?
Rien. Tellement rien. Tellement peu. Il a seulement accepté de jouer le jeu. Tandis que Mike Ward, lui, n'en a probablement pas envie. N'a pas envie de revendiquer ce titre qui n'en est pas un. Je pourrais dire la même chose des Guillaume Wagner, Safia Nolin, Fred Dubé ou Virginie Fortin. Ils n'ont pas envie non plus de se prêter au jeu. Mais pourtant, suffirait qu'ils se pointent à un de ces tapis rouges pour qu'on les appelle « jet-set ». Mais ils ne s'y présentent pas.
C'est donc dire : ce qui distingue la personnalité dite jet-set à celle qui ne l'est pas, c'est sa volonté d'être là, simplement. Bêtement. Rien d'autre. Signifier sa présence. Se faire voir très souvent aux bons endroits et aux côtés des bonnes personnes. En faire son marketing personnel.
Autrement dit, le jet-set se veut la crème de la crème parce qu'il n'a pas vraiment de concurrence. Parce qu'on lui laisse toute la place, une place qui n'intéresse que lui-même. Parce que personne d'autre ne se montre intéressé ; pour preuve, la plupart de ses pairs jugent que tout ce cirque est absolument triste et insignifiant. Il est le jet-set par défaut. Voilà ce qui le définit. Crème de la crème par défaut. Parce que l'adversaire n'a pas daigné se présenter au non-combat que personne n'a fixé de toute façon.
« Être partout, tout le temps, jusqu'à être confondu avec les meubles » est une bien curieuse exigence pour pouvoir s'accaparer un titre aussi éblouissant que jet-set. Ce n'est pas un talent et encore moins une vertu « être partout ». Il y a très peu de mérite dans l'action de se pointer la face à toutes les fêtes tandis que les autres n'y sont pas. Surtout lorsqu'ils n'ont justement pas accepté d'y être. C'est comme brandir avec trop de fierté la ceinture de champion du monde alors que l'adversaire a déclaré forfait.
Tout le monde s'en crisse de votre univers. Vous cultivez l'illusion. Le mensonge. Vous avez, pour la plupart, le talent pour être tellement plus que de risibles personnages qui aiment à s'imaginer plus importants qu'un 7up. Mais c'est comme si, au gré des opportunités, vous réorientiez vos carrières de manière à pouvoir concilier le travail avec votre inclination pour le glamour, le mondain et l'insignifiance. D'en faire, ultimement, votre principal gagne-pain.
Mais hey, je te dis ça simplement comme ça, au cas où tu te demanderais ce qu'on pense vraiment de toi quand tu te pavanes sur les tapis rouges. C'est vraiment pas aussi impressionant que ça l'est dans ta tête. My bad.