Quiconque s'est intéressé au documentaire saisit à quel point ce médium permet de s'inviter dans des réalités alternatives. Ce procédé devient une excellente façon d'apprendre tout en étant envoûté par le sujet. Plusieurs excellents documentaires, dont certains décorés par des prix prestigieux, seront à l'affiche durant tout le mois de septembre sur les écrans montréalais. Voici sans plus tarder, dix suggestions qui, je l'espère, piqueront votre curiosité.
300 MILES (2016)
Syrie – Orwa Al Mokdad
19:00, le 8 septembre à la Cinémathèque québécoise
Le documentariste Orwa al-Mokdad quitte Daraa, une ville au sud de la Syrie pour se rendre à Alep, 300 miles plus au Nord. Il y retrouve sa nièce et rencontre un pays enfoncé dans une guerre intestine. Un film éprouvant, mais nécessaire pour tenter de mieux saisir la complexité de la réalité syrienne, aujourd'hui toujours en proie à ses violences.
RUMBLE: THE INDIANS WHO ROCKED THE WORLD (2017)
Canada – Catherine Bainbridge et Alfonso Maiorana
Dès le 8 septembre au Cinéma du Parc et Cinéma Beaubien
Ce documentaire met en évidence les différents rôles joués par des musiciens d'origines autochtones sur d’importants courants contemporains. À travers une myriade d’entrevues avec des historiens de l’art et des figures bien connues du milieu, leur contribution méconnue est recontextualisée afin de mieux définir un chapitre oublié de l’histoire musicale.
A LIFE IN WAVES (2017)
États-Unis – Brett Whitcomb
19:00, le 14 septembre au Cinéma du Parc dans le cadre de Film POP
Figure avant-gardiste de la musique électronique des années 70, la compositrice italo-américaine Suzanne Ciani fut l’une des pionnières du mouvement avec son utilisation singulière du synthétiseur analogique. On y découvre le parcours d’une artiste brillante qui a exploré en toute liberté les entrailles sonores et a agi comme rouage essentiel à sa démocratisation.
THE ALLINS (2017)
Danemark – Sami Saif
21:00, le 14 septembre au Cinéma du Parc dans le cadre de Film POP
GG Allin, enfant terrible de la scène punk-hardcore américaine, auto-proclamé « dernier vrai rocker » et décédé en 1993 d’une surdose d’héroïne, a laissé dans le deuil une famille qui devient ici le sujet central du documentaire. Une équipe danoise a braqué sa caméra sur un petit village du New Hampshire afin d’humaniser l’icône rebelle par ses pairs.
LET THERE BE LIGHT (2017)
Canada – Mila Aung-Thwin et Van Royko
Dès le 15 septembre au Cinéma du Parc
ET LES MISTRALS GAGNANTS (2017)
France – Anne-Dauphine Julliand
Dès le 22 septembre au Cinéma Beaubien
Ce documentaire se déplace dans le parcours épineux, mais lumineux de cinq enfants malades âgés entre six et neuf ans. Oeuvre poignante mettant en scène l’optimisme éternelle de l’enfance, on y rencontre un monde de joie, de rires et d’espoir. Un film sur la force de vivre malgré l’ombre qui s’abat injustement sur ces petits combattants.
LA RÉSURRECTION D'HASSAN (2016)
Canada – Carlo Guillermo Proto
Dès le 22 septembre au Cinéma du Parc et Cinéma Beaubien
Carlo Guillermo Proto brosse un portrait touchant et rempli d’humanité de ces singuliers Montréalais que vous avez peut-être déjà croisés chantant dans le métro. Les Hartings, une famille de non-voyants, tentent de faire le deuil du décès de leur fils Hassan, seul voyant de la famille. À travers un mélange parfois déroutant de musique et d’ésotérisme, se ficelle une oeuvre sans filtre où le courage l’emporte sur le pathos
RUINS RIDER (2016)
Canada – Pierre-Luc Vaillancourt
19:00, le 25 septembre à la Cinémathèque québécoise
Documentaire nageant dans l’expérimental, tourné dans la profondeur des Balkans, le réalisateur québécois Pierre-Luc Vaillancourt pose sa caméra dans les dédales de lieux abandonnés par la civilisation. Un traitement halluciné pour mettre en images les ruines de notre époque.
D.O.A.: A RIGHT OF PASSAGE (1980)
États-Unis – Lech Kowalski
21:15, le 28 septembre à la Cinémathèque québécoise
Considéré comme l’une des empreintes les plus crédibles du courant punk des années 70, A right of passage, du documentariste américain Lech Kowalski, revendique l’énergie déconcertante de groupes aujourd’hui au panthéon du mouvement. Tourné sans autorisation avec une caméra à l’épaule pour mieux capter les excès poético-politiques d’un phénomène culturel fascinant, le film propose un regard sincère sur ces exclus devenus mythiques.
LA FERME ET SON ÉTAT (2017)
Canada – Marc Séguin
Dès le 29 septembre au Cinéma du Parc et Cinéma Beaubien
L’artiste multidisciplinaire Marc Séguin signe son premier documentaire en traitant des profondes divergences entre l’agriculture éco-responsable et les législations étatiques. Un tableau sur dix-huit mois de jeunes agriculteurs et agricultrices québécoises faisant la démonstration d’une nouvelle façon d’exploiter la terre avec respect.