Divertissement: expérience ludique de voyeurisme gourmand.
Expertise: développe la créativité et l’apprentissage de nouvelles techniques. Permets de calquer des procédés ou suivre une recette étape par étape.
Exploration: découverte évasive de gastronomies culturelles.
Que ce soit un tutoriel révélant les secrets pour monter une mayonnaise ou les images hallucinantes de Vietnamiennes préparant un phở impeccable dans une jungle de mobylettes, ce sujet me rappelle les paroles qu’un chef m’a déjà murmurées: « n’oublie jamais, les gens mangent avec leurs yeux avant leur bouche ».
La chaîne présente des capsules sans narration tournées dans une luxuriante forêt serbe par un cuisinier anonyme. Des plats costauds démontrant des habiletés indéniables de savoir-faire traditionnel. Le réalisateur confectionne lui-même plusieurs ingrédients clés; ses pâtes, son pain, son fromage, son vin, ses charcuteries. Une cuisine rustique préparée sur la braise avec beaucoup d’éléments en provenance de la nature.
La réalisation manque parfois d’une touche de raffinement, mais on leur pardonne en raison d'un contenu fort divertissant et d'une ligne directrice rigoureuse. Cette chaîne très américaine est la preuve irréfutable que tout se cuisine sur un barbecue. Des recettes imaginatives exécutées avec des couteaux trop gros par des motards ZZ Top attendrissants. Véritable carnaval redneck pour carnivores, ils peuvent griller de l’alligator, des barbottes ou des porcs entiers. Le tout narré par un accent du sud irrésistible.
Le quétainisme de Byron est par moment irritant, surtout lorsqu’il goûte à ses préparations parfaites dans la deuxième partie de ses vidéos, mais il faut admettre que ses recettes ont l'air délicieuses et sont exécutées avec une grande précision. Sa réalisation est épurée et méthodique. Les images sont précises, le montage incisif. Il touche autant aux déjeuners qu'aux déserts techniques. Byron, c’est l’ami talentueux que l'on aime à petite dose.
Assurément l’une des meilleures voix du YouTube culinaire, le sympathique et très assidu chef John nous accueille dans sa cuisine en présentant des recettes de tous les jours faciles à suivre. On l’accompagne préparer des plats chaleureux et les expliquer avec un humour autodérisoire qui l'a sûrement aidé à obtenir ses 408 millions de vues.
Demi-dieu de la boulangerie, ce playboy français habitant maintenant le sud de la Californie est un ancien cuisinier de restaurants français étoilés. Son kitsch assumé et l'extrême habileté technique en font un cuisto-youtubeur fort estimé. Il prépare des classiques gastronomiques français avec une dextérité qui peut démotiver les apprentis.
Le Canadien Trevor James, originaire de Vancouver, arpente les rues du continent asiatique à la recherche de curiosités culinaires. Son charisme et sa maîtrise du mandarin en font un hôte attachant. De plus, il s'enfonce très loin dans des sentiers méconnus, des culs-de-sac sans électricité au fin fond de la Chine rurale pour dénicher un minuscule kiosque à nouilles. Un voyageur téméraire qui produit à l'aide de sa copine des vidéos d'excellentes qualités. Proche de Mark Wiens, mais au visage moins effrayant lorsqu'il déguste.
Dans cette sympathique chaîne organisée par Matthew, un jeune Canadien de séjour en Jamaïque, nous suivons les épopées culinaires de Mokko, un vieux rastafarian très cool qui ne semble pas sortir d'une grande école culinaire. Vivant dans une certaine précarité, il cuisine, au rythme des îles, des plats de la gastronomie antillaise. Sans jamais tomber dans le pathos, on suit avec complicité les pérégrinations épicuriennes de ce curieux personnage. Des capsules parfaites pour s'arrêter un instant, souffler et voir devant nos yeux se faire une soupe de poulet saupoudrée d'un délicieux patois jamaïcain (aidé de sous-titres).
La prémisse est plutôt simple, un fils met en image son père, Armugam, un vieil homme cuisiner une gastronomie du sud de l’Inde, à l’extérieur, sur feux de bois. Cette chaîne a connu un vif succès en raison de son contenu intriguant, le chef prépare d'énormes portions pour les nombreux habitants de son village. Idéal pour apprendre comment cuire une omelette de 2 500 oeufs, un espadon ou des hauts de cuisses pour toute une communauté.
Offre des vidéos plus expérimentales où la caméra devient nos propres yeux. Des plans-séquences sans narration, presque sans montage, qu'un vagabondage à travers les artisans de la rue asiatique. Le klaxon des rues, les mots échangés. Une fenêtre pour voir le monde à défaut d'y goûter. Ce genre de chaîne minimaliste est de plus en plus populaire.