Tandis que l’automne commence à planter sérieusement les griffes de la grisaille dans les rues malmenées de la métropole, les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) ripostent avec toutes les couleurs de l’éclectique programmation de sa 20e édition. En effet, du 9 au 19 novembre, ce sont 142 œuvres en provenance de 47 pays qui animeront les divers écrans du centre-ville!
Fondé en 1998, le rendez-vous annuel des RIDM est passé d’évènement culturel niché à une véritable plateforme incontournable du cinéma d’auteur documentaire et du cinéma de répertoire de tous genres et de toutes origines. Puisque cette édition marque un son de cloche significatif, le festival a bonifié sa programmation en offrant 18 premières mondiales, 19 premières nord-américaines, 28 premières canadiennes ainsi que 39 premières québécoises! Ce n’est pas rien!
Sans plus tarder, on te propose un bref tour d’horizon de sélections personnelles qui s’annoncent fascinantes pour tout festivalier à la recherche d’une inspirante vitrine sur le monde et/ou d'une expérience cinématographique significative!
24 DAVIDS de Céline Baril (Québec)
→ Les représentations : 9 novembre 19h00 + 11 novembre 16h30
MAMA COLONEL de Dieudo Hamadi (France; RDC)
Dans une République démocratique du Congo ayant subi de sérieux dommages collatéraux civils notamment causés par la Guerre des six jours en 2000, la colonelle de police Honorine doit assurer la protection de l’enfance et lutter contre les violences sexuelles. Œuvrant dans une zone sensible, celle-ci incarne une force de résilience et de bonne volonté. Les images rapportées par Dieudo Hamadi sont frappantes et témoignent d’une force de caractère qui dépasse l'entendement.
→ Les représentations : Le 10 novembre 17h45 + 19 novembre 13h00
KOMUNIA d’Anna Zamecka (Pologne)
En plein cœur d’une famille polonaise déchirée, Ola doit prendre en charge ses études, toutes les tâches ménagères et l’encadrement de son jeune frère autiste qui prépare sa première communion. Âgée d’à peine 14 ans, elle est confrontée à la dure réalité d’un cadre familial écorché qu’elle espère corriger. C’est le portrait que peint la cinéaste Anna Zamecka dans son tout premier long-métrage. Faisant preuve d’une douceur désarmante et d’un souci de justice frappant, celle-ci signe un film touchant qui a récolté les éloges et secoué le public partout ou il est passé.
→ Les représentations : Le 10 novembre 17h30 + 17 novembre 18h15
BEFORE THE WAVE de Molly Willows (Canada; Thaïlande)
Le tsunami survenu le 26 décembre 2004 dans l'océan Indien a été absolument dévastateur. L’étendue des dégâts est cependant allée bien au-delà des pertes matérielles. La cinéaste canadienne Molly Willows dresse le portrait de la disparition graduelle des pratiques et traditions culturelles de la communauté Moken, peuple nomade de la mer Andaman située au large de la Birmanie et de la Thailande, suite à l’arrivée en place de missionnaires chrétiens venus pour porter main forte à la reconstruction au cours des années suivantes. Dans ce court métrage, l’accent est mis sur l’écoute et sur la présentation objective d’un peuple opprimé qui doit mener ses propres combats.
→ Les présentations : 14 novembre à 18h00 + 17 novembre à 18h00
DID YOU WONDER WHO FIRED THE GUN? de Travis Wilkerson (États-Unis)
Question de mettre en lumière l’infâme histoire du meurtre raciste de l’afro-américain Bill Spann en 1946, le cinéaste Travis Wilkerson entame une enquête sur son arrière-grand-père Samuel E. Branch, l’homme à l’origine de ce crime haineux. En fouillant dans les archives familiales et en retournant sur les lieux où tout s’est déroulé, le réalisateur ravive l’aura du meurtrier qui incarne l’exécration raciale véhiculée par les groupes suprématistes blancs du sud des États-Unis. On décrit l’œuvre comme étant un film d’horreur étouffant qui met de l’avant les tensions raciales qui font tristement partie de l’histoire des États-Unis.
→ Les représentations : 11 novembre 17h30 + 14 novembre 14h30
ROOM FOR A MAN d’Anthony Chidiac (Liban)
Au cœur d’une famille libanaise conservatrice fière de son bagage héréditaire et dont le nom est un symbole fort dans la communauté, un homme est contraint à taire son homosexualité. Filmé majoritairement dans la chambre du protagoniste, ayant un effet suffocant et anxiogène à l’image de la situation personnelle du protagoniste, le récit d’Anthony Chidiac se veut un essai sur la force intérieure et l’ouverture sur le monde.
→ Les représentations : 16 novembre 18h00 + 19 novembre 15h30
NOTHINGWOOD de Sonia Kronlund (Afghanistan; France; Allemagne)
Présenté en clôture des RIDM, Nothingwood pose un regard unique sur Salim Shaheen, un personnage public extravagant qui se passionne pour le cinéma. Portant les chaussures de producteur, scénariste, réalisateur et acteur de ses propres films amateurs à petits budgets, celui-ci laisse transparaître une force de caractère déstabilisante dans un pays trop souvent secoué par les tragédies humaines. Sonia Kronlund présente avec minutie et justesse l’étendue du personnage à cheval entre la douce folie et l'inébranlable détermination.
→ Les représentations : 18 novembre 19h00 + 19 novembre 13h00
Il est à noter que tous les films de langue étrangère seront présentés avec des sous-titres anglais ou français. Nul besoin d'apporter un dictionnaire de traduction dans l'obscurité des salles des RIDM. Aussi, la grande majorité des projections se feront en présence des cinéastes et/ou de personnes-clés qui ont participé à la création des oeuvres en question. N'est-ce pas un véritable conte de fées? En plus de tout ça, quelques projections extérieures gratuites sont annoncées dans divers quartiers de la métropole. À voir!
Pour la programmation complète du festival RIDM et plus de précision sur les lieux de projection, ça se passe ici.
RIDM
9 au 19 novembre 2017