La controversée manifestation pro-armes n’aura finalement pas lieu à la place commémorative de Polytechnique
Vanessa HébertTu as certainement entendu parler hier de cette manifestation pro-armes qui se préparait à Montréal. Ç’a beaucoup fait jaser dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Bien que, selon la Loi, les Québécois ont le droit de manifester pacifiquement, dans ce cas-ci, ce n’était pas tant la manifestation en tant que telle que l’endroit choisi pour le faire. En effet, le groupe souhaitait se rassembler et manifester au Parc du 6 décembre 1989, le lieu commémoratif créé à la mémoire des victimes de Polytechnique. Évidemment, plusieurs ont dénoncé et critiqué vivement la décision du groupe, qui manifeste contre le registre des armes à feu, de se présenter à l’endroit où les familles de femmes décédées dans une tuerie se recueillent. « Inacceptable », « immoral » et « méprisant » sont les mots qui sont ressortis à maintes reprises. L’histoire s’est même rendue dans d’autres médias canadiens et le premier ministre canadien Justin Trudeau a qualifié le geste, sur Twitter de « inutilement cruel ».
À la suite des critiques, Guy Morin, le vice-président de Tous contre un registre des armes à feu, s’est entretenu avec La Presse et a défendu son idée, mentionnant que le point n’était pas de provoquer en tenant la manifestation à cet endroit précis. Le but était plutôt de faire parler, ce qui, on doit leur concéder, à fonctionner, mais pas pour les bonnes raisons. L’adage « parlez-en bien, parlez-en mal, mais parlez-en! » ne s’y prête vraiment pas, dans ce cas-ci selon nous.
Par contre, au lendemain de toute cette tempête médiatique, il semblerait bien que le groupe ait fait volte-face, car la manifestation n’aura plus lieu à cet endroit. En entrevue au Journal Métro, Dominique Duchesne, l’un des porte-paroles de Tous contre un registre des armes à feu, a déclaré que la manifestation aura toujours lieu, mais qu’ils sont en réflexion quant au lieu, mentionnant au passage que certains membres du groupe ont reçu des menaces de mort.
Honnêtement, on trouve que c’est une bonne décision que le groupe a prise. Ce n’était vraiment pas l’endroit approprié pour tenir une manifestation de la sorte, surtout à quelques jours de l’anniversaire des tragiques événements de Polytechnique.