Aller au contenu
Une clôture de saison étincelante pour les Grands Ballets
Crédit: Sasha Onyshchenko

Quand j’ai appris que la Soirée des Étoiles serait l’occasion de rendre hommage à Léonard Cohen, j’ai exulté : une fusion parfaite, qui me permettait de faire découvrir ma passion à ma chum Cécile tout en lui faisant plaisir puisqu’elle est une fan absolue du regretté chanteur.

La soirée fut magique, mais, en toute honnêteté, nous avons regretté que la touche Cohen ne soit qu’un clin d’œil, une étincelle invitée au cœur de la danse, sans que nous n’en saisissions la véritable harmonie. C’est un peu le bémol de la soirée : magique, certes, mais sans lien entre les tableaux, comme une succession de propositions de haute voltige que nous aurions pu découvrir lors d’un concours international. Nous avons été tour à tour surprises, ébahies et ravies, mais le fil d’or qui, nous l’espérions, saurait tisser une toile délicate et élégante, n’est pas apparu.
 

Néanmoins, le gala, sur le thème de l’amour, a livré au public un condensé brillant, faisant chavirer nos âmes au travers d’un florilège de tableaux classiques teintés de propositions néo-classiques ou contemporaines. Dans la première partie, nous avons eu plusieurs coups de cœur et c’est toute la richesse de cette belle soirée : chacun, selon ses goûts, pouvait y trouver son compte. La suite n°2 de Rachmaninov nous a particulièrement émues dans sa proposition noire et blanche asynchrone : deux hommes, une femme qui ne font finalement plus qu’un, comme le déploiement d’un être dont la fluidité évoque des éléments essentiels à la vie, de la Terre au Ciel.

La deuxième partie nous a semblé plus classique, moins audacieuse. Seul l’extrait de Rêve nous a laissées sans voix. La Mort du cygne, évidemment, a eu un succès fou, et ce, à juste titre, puisque Svetlan Lunkina a incarné de façon majestueuse et bouleversante cet oiseau de grâce.
Enfin, en miroir à l’introduction de la première partie, la Symphonie N°7 a clos cette épopée glorieuse et scintillante à travers une chorégraphie de Uwe Scholz, classique, sensationnelle et évanescente, telle une étoile filante. Superbe.

« Dance me to the end of Love », une soirée parfaite pour découvrir, aux côtés des étoiles des compagnies les plus prestigieuses du monde, toutes les merveilles que les Grands Ballets ont encore à nous offrir.

Soirée des Étoiles, Place des Arts, Salle Wilfrid-Pelletier, du 7 au 9 juin 2018, à 20h.

Crédits photos : Sasha Onyshchenko.
Article rédigé en collaboration avec Cécile Hernu.

Plus de contenu