La rue Saint-Denis, qui s’est malheureusement dépeuplée de nombreux commerces au cours des dernières années, recommence à être active en termes de restauration. Outre les rénovations en cours dans l’incontournable Express, plusieurs ouvertures ont eu lieu sur cette artère depuis l’hiver, dont le Joséphine le 30 mai dernier. Conçu par les propriétaires du Clébard et de la Brasserie Saint-Denis, qui se sont associés pour l’occasion avec le chef Simon Leblanc, le local du regretté Continental a été repensé et se présente maintenant comme un repère pour les amateurs de produits de la mer et de produits locaux, aussi bien dans l’assiette que dans le verre.
C’est d’ailleurs ce qui est affiché clairement sur la carte du restaurant qui peut accueillir jusqu’à 80 personnes à l’intérieur et une trentaine sur sa belle terrasse avant. Soulignons tout de suite le charmant écrin du Joséphine, frais, lumineux et élégant. Un beau mélange de blanc sur les murs, de bois clair, de plantes, de grands miroirs pour donner de la profondeur et de jolies toiles contemporaines. Les tables, banquettes et chaises confortables sont aussi invitantes que le bar central, conçu en U.
L’accueil est irréprochable, tout comme le sera le service par la suite. Je prends place avec mon compagnon du jour à une jolie table et me vois immédiatement proposer un verre de bulles québécoises pour commencer la soirée. Une bulle différente est offerte chaque soir au Joséphine, semble-t-il. Tant mieux, j’adore ça!
C’est donc avec une bonne flute en main que je consulte la carte, qui rend effectivement honneur aux produits de la mer issus de la pêche responsable, même si on a tout de même pris soin de greffer des choix de viande en entrée et en plat de résistance. À ce que j’apprends, le chef Simon Leblanc, qui a pas mal travaillé sur la côte Ouest, aime naturellement travailler les poissons et fruits de mer avec une touche asiatique et épurée.
C’est ce que nous allons tester avec deux plats bien dressés qui arrivent peu après sur la table. Oubliée, l’aile de raie au beurre noir traditionnelle souvent huileuse. Ici, elle est rôtie à la perfection et bien mariée avec une sauce crémée au vin blanc et palourdes additionnée de caviar de mulet, qui y greffe une délicieuse petite salinité. Les palourdes, les asperges blanches et le chou-fleur en deux temps (en purée et rôti) complètent bien l’ensemble.
La seconde assiette: un poulet de Cornouailles saumuré 24 heures, puis rôti et servi avec une succulente bisque de homard, une petite salade de nouilles de riz frites et de fèves germées, ainsi que deux rondelles de queue de homard délicatement passées à la fécule de maïs, est tout aussi gourmande. Du beau travail avec de beaux produits.
Nous avons évidemment gardé une place pour un dessert. Ces derniers, en portion un peu chiche, arrivent sous la forme d’un parfait au citron somme toute honnête et d’un financier qui n’en est pas vraiment accompagné d’une purée de fruit et de petites meringues. Dommage, l’idée est là, mais ces desserts mériteraient d’être aussi travaillés que les plats salés.
Le Joséphine constitue malgré tout un bel ajout au quartier et devrait faire la joie des amoureux des produits de la mer (c’est la meilleure période pour le homard et le crabe en ce moment, profitez-en!) et de bons vins dont les prix ne sont pas trop salés.
Joséphine
4007, rue St-Denis, Montréal
(514) 840-5015
https://josephine-restaurant.ca/