Après des années de vaches maigres, il est bon de voir un resto de l'Avenue Mont-Royal Est faire le plein et ce, même en début de semaine. C’est ce que le nouveau India Rosa, ouvert depuis à peine un mois et bien visible avec sa devanture rose et sa jolie terrasse, a réussi à accomplir.
Il faut dire que son concept est vraiment chouette : jumeler un resto indien et un bar à cocktails dans un superbe décor contemporain. Quelle belle idée, n’est-ce pas?
On doit ce nouveau projet à la famille Sandhu, propriétaire du populaire resto Sandhu sur Papineau et du Bistro Guru sur St-Denis. Elle s’est entourée pour l’occasion d’une équipe de choc en cuisine (les cuisiniers sont arrivés directement de la région du Punjab il y a quelques mois!), en salle et au bar, tenu par le talentueux mixologue Fidel M. Vasquez (le frère du bien connu Jean Vasquez).
Maintenant, disons-le tout de suite : en entrant dans le India Rosa, oublie tout ce que tu connais des traditionnels restos indiens. Exit, les illustrations indiennes au mur, les dorures et les petits buddhas. Le décor de l’endroit est vraiment ma-gni-fi-que! On y trouve un mélange d’influences contemporaines (métal, cristaux, bois de grange), indiennes sous forme de clins d’œil (tapis, chaises en rotin, immense photo réaliste d’un éléphant) et même bohémiennes avec d’adorable chaises-cage suspendues et des banquettes bleu pâle recouvertes de coussins chatoyants.
L’accueil est à la hauteur du décor : souriant, chaleureux et dynamique. Nous voici installés à une charmante petite table en avant. Deux menus sont à notre disposition. Le premier dresse une liste assez fournie de plats typiques indiens comme les currys, les kormas, les vindaloos, les masalas, les madras et les tandooris. Plusieurs choix sont végétariens et véganes, comme le veut cette tradition culinaire, et une petite partie de la carte est dédiée à la fusion italo-indienne avec des pizzas sur pain naan.
La carte des cocktails et alcools est tout aussi généreuse. Comptant des vins, des bulles, des bières en fût, une belle sélection d’alcools de dégustation (gins, vodkas, rhums, whiskys, téquilas, cognacs et scotchs), ainsi qu’une vingtaine de créations étudiées du mixologue Fidel M. Vasquez qui vont de la coupette au tiki, l’invitation au voyage est lancée.
Je débute avec un Tishan, une vraie petite œuvre d’art buvable constituée de Téquila, d’Aperol, de jus de pomme grenade et de lime, de sirop de thym, de soda au gingembre et de bitters. Un vrai délice tout en fraîcheur, en équilibre et en saveurs, avec une petite pointe d’amertume en finale qui invite à poursuivre la dégustation.
Bien partie sur ma lancée, je poursuivrai d’ailleurs peu après avec le Aaliyah, un cocktail version tiki avec du rhum brun, du Malibu, de la liqueur de bananes, de l’Amaro, du jus d’ananas et de lime, de la purée de mangue, du sirop simple et des bitters. Même orgasme bucal, avec cette fois-ci en plus la chouette sensation de me trouver en plein cœur des Tropiques!
Ah, ce qu’un seul verre peut vous faire vivre comme émotions!
Mais il est temps d’éponger l’alcool en mangeant. Pour démarrer, j’ai opté pour les traditionnels oignons bahji, dont on m’a dit que même les clients indiens du restaurant raffolaient. Et je comprends vite pourquoi! Croquants à l’extérieur, fondants à l’intérieur, parfaitement assaisonnés et avec une discrète pointe d’épices, ils sont tout simple ment fabuleux. Les meilleurs en ville, peut-être? Hum… Les paris sont lancés!
La seconde assiette est quant à elle centrée sur des crevettes géantes marinées dans un mélange de cardamome et de noix de cajou, puis cuites au four tandoori et arrosées de sauce crémée un peu épicée. La qualité des produits est là, de même que le goût, mais les crevettes sont un peu surcuites, c’est dommage. Je suis cependant sûre qu’avec un petit réajustement de cuisson, ce plat sera aussi convaincant que les oignons bahji dégustés juste avant.
Et justement, me voici à présent devant une spécialité indienne que je ne connaissais pas : un Malai Kofta. De quoi s’agit-il? De boulettes de fromage paneer baignant dans une sauce crémée et délicatement relevée aux noix de cajou.
Si le visuel de ce plat n’est pas des plus attrayants au premier abord, dès qu’on le déguste, notre vision change complètement! C’est savoureux, plein d’arômes et gourmand. Je laisse d’ailleurs aller ma cuillère et des morceaux de pain naan dans cette sauce-soupe et ces délicieuses boulettes sans parvenir à m’arrêter.
Oh là là, c’est ma découverte du soir et c’est réellement addictif, je vous préviens!
Suit un autre plat mieux connu de tous : un poulet tandoori. J’ai choisi pour l’occasion sa déclinaison plus originale Hariyali, qui veut que les morceaux de volaille soient marinés dans un mélange de coriandre et de menthe, plutôt que dans des épices tandoori habituelles. Ils se présentent donc à table avec un aspect plus acidulé que rougeoyant, mais se défont bien en bouche et sont, encore une fois, assaisonnés à la perfection.
Je clôture mon repas avec un dessert tout simple, puisque ce n’est pas la spécialité indienne par excellence. Il s’agit de petits beignets tièdes servis avec des boules de glace à la pistache. La petite note sucrée et rafraîchissante idéale pour terminer un repas très agréable, qui m’a totalement permis – ou presque, car la musique ambiante est assez forte et rythmée – de décrocher de mon quotidien trépidant montréalais.
Alors, évidemment, ma recommandation est simple : cours essayer le India Rosa, tu vas l’adorer!
India Rosa
1241, rue Mont Royal Est
(514) 543-1880
www.indiarosa.com