Mike Ward règle ses comptes avec audace, intelligence et juste assez de vulgarité
Alexandre TurcotteMercredi soir avait lieu au Club Soda la première médiatique du spectacle Noir de Mike Ward. Dans la salle, on pouvait voir des journalistes, des fans de l'humoriste, mais aussi plusieurs amis de Mike Ward ainsi que d'autres humoristes dont Martin Matte, Patrice L'Écuyer, Patrick Groulx et les membres des Chick'n Swell.
Quelques jours avant la représentation, les médias ont reçu une demande de ne pas parler en détail des 10-15 premières minutes du spectacle. Il s'agit sans conteste de son numéro le plus fort à ce jour.
Afin de préserver la surprise à ses fans qui désirent le voir, disons simplement qu'il s'agit d'une charge virulente, intelligente et bien ficelée contre ses détracteurs, dont Mario Gauvin. Mike Ward a d'ailleurs demandé 10 fois aux spectateurs de googler son nom.
Presque tout son spectacle est un plaidoyer à la liberté d'expression, mais aussi une preuve que l'on peut parler de plusieurs sujets-choc et tabous avec doigté et acuité. Il utilise la vulgarité non pas comme une fin en soi, mais comme un moyen de détourner l'attention et même de rendre le fond du propos moins choquant.
Mike Ward s'en prend à beaucoup de monde, mais surtout : aux agresseurs.
«Moi les enfants, je les blesse avec mes blagues, pas mon pénis», dit-il en parlant de Gilbert Rozon.
Il mentionne l'importance qu'a eue le mouvement #metoo sur lui et sur son entourage. Il dénonce les agissements d'Éric Salvail avec brio. Il écorche au passage le défunt René Angelil – qui aurait trouvé sa femme lorsqu'elle était âgée de 8 ans.
«C'est un génie!» de crier Patrick Groulx derrière mon épaule.
Mike Ward a plusieurs flèches dans son carquois et n'hésite pas à les décocher envers plusieurs personnes, dont Sophie Durocher. «Elle a dit que je n'étais pas assez audacieux et que pour être audacieux, il fallait que je dénonce les terroristes extrémistes», dit-il avant de justement s'en prendre aux terroristes. Il souligne ainsi l'aberration et l'absurdité de Sophie Durocher.
Est-ce que j'ai aimé son spectacle ? Bien sûr.
Malgré les blagues vulgaires et une apparence de premier niveau, ce conteur-né dépeint sa vie et son quotidien sans filtre. Il n'hésite pas à rire de lui-même et son propos et son écriture sont fluides.
Il est clair que ses meilleures blagues tournent autour des handicapés et de son procès avec Jérémy Gabriel, mais ça, vous le saurez juste si vous allez le voir.
Je vous préviens, il est remonté et irrévérencieux, comme on l'aime (ou le déteste).
Le spectacle Noir de Mike Ward est présenté un peu partout au Québec et au Club Soda à Montréal ce printemps, achetez vos billets sur mikeward.ca.