Vous êtes-vous déjà questionné à propos du contenu de votre assiette dans 50 ans ?
Avec la croissance démographique, les enjeux climatiques et environnementaux, sans oublié la technologie (parce que oui, il est maintenant possible de produire de la viande en laboratoire!), se poser la question en 2019 semble tout à fait à propos.
Dans le cadre du Festival YUL EAT, j’ai eu la chance de vivre l’expérience d’un souper du futur, brillamment animé par Geneviève Vézina-Montplaisir (fondatrice du magazine Caribou) et Bernard Lavallée (le nutritionniste urbain), dans lequel cinq chefs et un mixologue étaient invité à créer un plat – et un cocktail -, reflétant leur vision de la gastronomie dans 50 ans.
Voici le compte-rendu d’une soirée captivante et riche en saveurs !
D’entrée de jeu, nous étions attendu au Labo Culinaire de la SAT avec un « Martini de la tête au verre » présenté par Manuel Ruiz (Le Royal), décomposé ainsi : vodka martini clarifié au pomelo et à la betterave, pomelo lyophilisée.
Sa vision : Offrir un martini « de la ferme à la table » et crois que dans 50 ans, le Québec aura une grande variété d’agrumes.
1erservice : Melon trois façons, jerky de canard, katsuobushi (bonite) et tournesol, le tout servi dans une conserve.
Le chef : David Ollu du restaurant Hélicoptère.
Plus que jamais, nous pourrons manger des fruits et légumes locaux à l’année, grâce aux différentes méthodes de conservation.
2eservice : Gravlax de truite d’élevage, salade de chou-rave, pommes, boutons d’hémérocalles marinés.
Les chefs : Émily Homsy et David Gaulthier, du Bar St-Denis
Leur vision
De plus en plus de poissons d’élevage seront consommés dû à l’insuffisance des poissons sauvages. On reconnectera davantage à la nature, entre autres en favorisant l’agriculture urbaine.
3eservice : Peau de tofu, légumes et surplus fermentés.
Le chef : Aaron Langille, du restaurant Le Diplomate
Zéro déchet. Son plat était d’ailleurs fait à partir des « restants » non consommés des autres chefs de la soirée.
4eservice : Phoque, sarrasin, thé du labrador, fleurs déshydratées, beurre fumé.
Le chef : Simon Mathys, du restaurant Manitoba.
Retour aux sources, à la chasse et à la pêche.
5eservice : Gâteau aux carottes noires, crémeux carottes noires, glace au koji (orge fermenté) et craquant de sirop d’érable.
Le chef : Timothée Vielajus, du Labo Culinaire
Hausse des coûts de l’agriculture conventionnelle à cause de l’appauvrissement des sols. Il faudra donc trouver des alternatives au sucre.
Si j’avais quelques mots pour résumer ce souper du futur, ce serait « le retour aux sources ».
Nous pouvons voir cette tendance refaire surface depuis les dernières années, grâce entre autres à la facilité d’accès à l’information, mais aussi et surtout grâce aux chefs, producteurs et artisans qui, voyant les répercussions de l’hyper industrialisation, agissent en conséquence.
Aujourd’hui, de plus en plus de restaurants se donnent comme mission d’offrir des produits du Québec 12 mois par années et il n’est pas rare de voir un chef qui cultive son propre petit jardin, fait ses conserves pour l’année et limite ses déchets en réutilisant à bon escient les parties moins nobles des aliments.