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La renaissance du Fantôme de l’Opéra en langue de Molière : un pari réussi!

Le 8 janvier dernier, au théâtre St-Denis, a eu lieu la première du Fantôme de l’Opéra dans la langue de Molière. L’œuvre qu’on a pu voir mainte fois en anglais s’est imposée à Montréal sous la mise en scène d’Étienne Cousineau dans une salle remplie.

 

Contrairement à la version originale où le décor a une place prépondérante, il est question ici d’une scénographie épurée. On mise sur les chanteurs et l’orchestre. Ce dernier est magistral en arrière-plan. La puissante musique prend vie sous nos yeux et c’est un choix judicieux. Composé d’une quarantaine de musiciens, il est dirigé par Dany Wiseman.

 

 

C’est à travers un théâtre que l’histoire prend place en 1881 dans un Paris mythique. Depuis plusieurs années, un mystérieux fantôme hante les coulisses des lieux et il y règne une ambiance sombre. La tête d’affiche du nouveau spectacle, Carlotta, quitte le théâtre prise de peur par les menaces du fantôme. Christine Daaé, originellement danseuse de ballet, s’impose comme remplaçante puisqu’un mystérieux ange de la musique lui a enseigné le chant. Christine se retrouve malgré elle au centre d’un triangle amoureux entre son dévoué et bien-aimé Raoul et le fantôme qui lui a enseigné la musique durant toutes ces années et qui lui voue une véritable passion malgré son visage défiguré qu’il cache sous son masque. De ce côté, rien n’a été changé à l’histoire. On demeure très fidèle à l’œuvre de Broadway de Andrew Lloyd Webber.

 

 

En ce qui a trait à la scénographie, l’absence de décor, hormis quelques marches d’escalier au milieu de la scène, ne dérange pas. Au contraire, on s’attarde davantage aux paroles des chansons et au jeu d’acteurs. Petit bémol: une douzaine de micros sur pieds fixes sont disposés en deux rangées sur la scène. À chaque intervention, les personnages doivent se placer devant un micro ce qui a pour effet de casser le dynamisme de la pièce et rend le tout parfois très statique. C’est un choix artistique discutable.

 

 

Pour ce qui est du cœur même de l’œuvre, les interprètes : ils sont magistraux. La Carlotta est délicieusement charismatique et apporte son lot d’humour. On apprécie chacune de ses interventions. Christine et le fantôme ont des voix puissantes. Même sans micros, leurs voix auraient résonné partout dans la salle. Vocalement, c’est impeccable. Les personnages secondaires et le cœur sont divertissants à souhait et talentueux.

 

La version française coule bien et l’histoire prend place dans les paroles. On oublie rapidement l’absence de décors et on se concentre davantage sur le jeu des personnages. De superbes costumes habillent les artistes qui se changent souvent. On a quand même pris soin de garder l’élément emblématique du fantôme de l’opéra, le lustre imposant.

 

 

C’est une oeuvre qui mérite le détour. La pièce demeure très fidèle à l’œuvre originale et on se concentre sur les personnages et leurs chants ainsi que sur l’orchestre qui a une place importante bien appréciée. Je tiens à souligner le magnifique travail des 20 acteurs-chanteurs.

 

La pièce prendra place au Théâtre St-Denis du 8 au 12 janvier puis du 23 au 26 janvier.

Le Fantôme de l’Opéra se déplacera ensuite au Grand Théâtre de Québec du 17 au 19 janvier 2020.

 

 

Crédit photo : Pat Beaudry

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