Aller au contenu
Des restrictions plus sévères en 2020 pour les AirBnb de Rosemont, afin de répondre à la crise du logement!
Crédit: Lesley Thompson (Instagram: @lesleymtl514)

Tous les Montréalais.es sont bien au courant la crise du logement qui fait rage depuis maintenant quelques années sur l’île de la métropole; où il est devenu presque impossible de se trouver un appartement, décent ou pas, peu importe le quartier ou arrondissement. Les aspirant.e.s locataires se bousculent de parts et d’autres dès que la moindre opportunité se présente, et ceux et celles qui ont la chance d’avoir trouvé la perle rare y restent pour un bon moment.

 

 

On apprenait cette semaine, dans un article publié par CBC, qu’afin de répondre à l’urgence créée par la pire crise résidentielle que la ville ait connue dans les 15 dernières années, et de tenter d’offrir des logis pour tous, l’arrondissement de Rosemont-La-Petite-Patrie resserrera sa réglementation quant aux locations à court terme, mais surtout, révisera soigneusement les restrictions encadrant les fameux AirBnb.

 

 

Entre autres, ceux-ci seront restreints à des adresses avoisinant la Plaza St-Hubert, dans un effort de la part de Rosemont de libérer le plus de logements possible pour des locations à long terme. Le maire de Rosemont-La-Petite-Patrie, monsieur François Croteau estime que les AirBnb sont un fléau à combattre, et qu’ils occuperaient environ 1% des logements à Montréal, logements qui pourraient, selon lui, être occupés par des personnes en quête de domiciles permanents.

 

Crédit photo: Andres Restrepo, via Twitter

 

De plus, les «hôtes» AirBnb qui continueront de louer leurs appartements ne pourront plus louer leurs résidences secondaires hors de la zone désignée, et ne pourront plus louer leurs résidences primaires pour plus de 31 jours, en plus de devoir espacer ces locations de façon très sporadique.

 

 

Effectives dès avril 2020, les nouvelles réglementations interdisant les propriétaires et locataires d’occuper leurs logements avec des locations à court terme et AirBnb hors de la zone prescrite devraient, toujours selon le maire de La-Petite-Patrie, engendrer des changements rapides et libérer de nombreux appartements pour les Montréalais.es. Monsieur Croteau aimerait aussi beaucoup voir un effort collectif de la part des autres arrondissements de la ville, avec des initiatives similaires qui pourraient faire une réelle différence dans cette pénurie de logements.

 

Chaque point rouge (1 428, au total) sur la carte représente une logement (logement ou appartement complet, et non chambre) à louer via AirBnb. Source: Inside Airbnb

 

Ces nouvelles règles pourraient éventuellement libérer des centaines de logements pour de futur.e.s occupant.e.s permanent.e.s dans le secteur de Rosemont, puisqu’il existe, selon Inside Airbnb, une plateforme de calcul et d’analyse des AirBnb à travers le monde, plus de 1 400 logements de type AirBnb disponibles, uniquement dans La-Petite-Patrie. Pourtant, seulement 41 «hôtels-appartements» auraient été recensés et approuvés légalement par l’arrondissement dans les 5 dernières années, selon un porte-parole du secteur.

 

 

Selon une récente analyse, aussi peu que 1.5% des logements montréalais seraient disponibles (non occupés), ce qui, d’emblée, rend plusieurs bien heureux de l’initiative du Maire Croteau, comme Matrin Blanchard, organisateur de communauté au sein du Comité du logement de la Petite-Patrie. Toutefois, il s’inquiète que trop peu de ressources seraient disponibles pour appliquer efficacement ces nouvelles régulations, alors que les inspecteurs du logement municipaux se concentrent plutôt sur les conditions de vie des locataires, et non sur les balises de la location.

 

 

 

Il soutient, d’ailleurs, qu’à ce jour, environ 80% des AirBnb du marché québécois sont listés illégalement, mais qu’aucune sanction ne leur soit appliqué.

 

 

En ajout aux règlements qui seront instaurés au printemps à Rosemont, les lois québécoises seront elles aussi plus dures quant aux locations à court terme. Ceux et celles désirant louer leur domicile pour une petite période de temps devront désormais enregistrer leur logement/maison et posséder un numéro d’autorisation légale, puis afficher ce numéro sur leur annonce. Ainsi, les inspecteurs seront dorénavant capables de mieux retracer les contrevenants, et, par conséquent, d’appliquer plus vigoureusement les lois et sanctions.

 

 

Malheureusement, plusieurs quartiers de Montréal auraient déjà tenté auparavant de mieux contrôler les AirBnb avec des règlementations ressemblants à celles de Rosemont, mais sans succès majeur. Bilan final: les attentes sont maintenant très, très hautes face à ces nouveaux règlements et aux logements qu’ils, comme tou.te.s espèrent, libéreront pour des «vrai.e.s» Montréalais.es bien décidé.e.s à y rester pour de bon!

Plus de contenu