La COVID-19 a un impact énorme sur toutes les sphères de la société. Depuis quelques jours, on voit des messages incitant les gens à ne pas abandonner leurs animaux. En effet, certains semblent faussement croire que les animaux pourraient transmettre la COVID-19. Chez NIGHTLIFE.CA, on s’est questionné à savoir qu’en était-il de la situation réelle? On a contacté Élise Desaulniers, directrice générale de la SPCA de Montréal pour connaître le pouls de la situation.
Tout d’abord, elle s’est faite très rassurante quant au taux d’abandons. Si on compare les chiffres de l’année dernière, les volumes sont semblables. De plus, il s’agit d’une période creuse au niveau des abandons. Il ne semble pas y avoir d’impacts à ce niveau. Il faut dire qu’ici, au Québec, la communication a été très proactive et les gens ont été très bien informés.
Ce n’est pourtant pas le même constat pour la SPCA de l’ouest de l’île. Ils ont partagé ce matin un message dans une publication Facebook en disant que leur refuge débordait présentement d’animaux. La cause? La crainte irrationnelle de certains propriétaires que les animaux puissent transmettre la COVID-19. Les études démontrent pourtant que les animaux ne peuvent transmettre le virus. Le constat est donc différent d’un endroit à l’autre.
Le printemps arrive à grands pas. La situation risque de changer rapidement au cours des prochaines semaines avec les portées de chatons et les abandons occasionnés par la période de déménagements.
Pénurie de personnels
Si la situation de la COVID-19 ne semble pas impacter le taux d’abandons à la SPCA de Montréal, elle a pourtant une incidence directe. En effet, comme partout ailleurs, il y a une pénurie de personnels. Il s’agit-là de tout un défi. La SPCA respecte les mesures de quarantaine pour le personnel ayant voyagé à l’étranger. Ce qui a pour effet de créer un manque de personnel vétérinaire, de techniciens et de bénévoles. Il s’agit de professions nécessitant des études spécifiques, c’est donc difficile de combler ce manque.
Crédit : Carissa Weiser
Des adoptions plus longues qu’à l’habitude
Quant aux adoptions, le tout se déroule normalement. La SPCA de Montréal a cependant émis un communiqué qui demande aux personnes de ne pas venir sur place s’ils n’ont pas l’intention d’adopter pour éviter les risques de propagation du virus. Les mêmes mesures s’appliquent ici comme partout ailleurs: ne pas venir si on présente des symptômes, si on revient de voyage ou si on a été en contact avec quelqu’un qui revient de voyage.
À la SPCA de Montréal, on précise toutefois que le temps d’attente pour adopter un animal est plus long qu’à l’habitude. On évite de mettre plusieurs personnes en contact et le processus est plus long. Mais bon, c’est un mal pour un bien pour pouvoir avoir la chance d’adopter un nouveau membre de la famille. D’ailleurs, les adoptions vont se faire sur rendez-vous, alors surveillez leur site web.
De plus, la SPCA met constamment à jour son site internet. Une section pour l’adoption des animaux offre une belle vitrine sur tous les animaux disponibles (chats, chiens, exotiques). Avant de vous présenter physiquement à la SPCA, vous pouvez donc dans le confort de votre maison, prendre connaissance des différents animaux qui recherchent une famille.
Comment pouvons-nous faire notre part pendant cette crise?
La SPCA offre un service de familles d’accueil. En effet, certains animaux arrivent parfois au refuge mal en point et nécessitent des soins particuliers ainsi que l’administration de médicaments. En devenant famille d’accueil, on peut ainsi prendre en charge un animal dans le besoin. Outre les animaux ayant des besoins spécifiques, on peut également les accueillir dans le but de diminuer le nombre d’animaux présents à la SPCA. Dans les semaines où les abandons sont plus courants, cela permet d’en sauver plusieurs. Car physiquement, la SPCA ne peut pas tous les accueillir. Avec le printemps, viendront également les portées de chatons orphelins. La SPCA accompagne les familles d’accueil. Sachez que l’animal vous est confié pour, au moins, un mois.
Pâques arrive à grands pas. Il s’agit d’un moment particulièrement cruel pour les lapins. Plusieurs en offrent à leurs enfants sans se renseigner sur le réel degré d’engagement que cela implique. Ces animaux se retrouvent donc abandonnés une fois la fête passée. Pour pallier à cela, pourquoi ne pas devenir famille d’accueil pour ces animaux? Plusieurs sont confinés à la maison pour une période indéterminée. Voilà l’occasion parfaite de faire une différence.
Source : SPCA
Il faut cependant ne pas oublier qu’on ne s’improvise pas bénévole ou famille d’accueil pour la SPCA. Il faut suivre une formation. Comme l’organisme est très alerte face à la crise de la COVID-19, elle prévoit au cours des prochaines journées/semaines faire les formations en ligne. Les personnes intéressées à devenir familles d’accueil peuvent remplir le formulaire en ligne. Par contre, comme mentionné plus haut, il y a présentement un manque de personnel. Il se peut donc que votre demande tarde à recevoir une réponse. Il ne faut pas s’inquiéter du délai. Il y a une liste d’attente, alors soyez patient.
Vous pouvez également envoyer des dons en argent à la SPCA pour les aider à continuer de faire la différence auprès des animaux.