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Un étudiant de l’INRS au front de la COVID-19 nous raconte sa réalité [ENTREVUE]
Crédit: Visuals/Unsplash

Avec tout ce qui se passe concernant la COVID-19, la désinformation et le déconfinement progressif, on a voulu discuter avec des étudiants de L’Institut national de la recherche scientifique (INRS). On s’est donc entretenu avec Wesley Freppel, un étudiant au doctorat en virologie à l’INRS. Celui-ci est au front de la COVID-19 et nous raconte sa réalité.

 

Quelle est ta spécialisation?

Virologie, c’est-à-dire l’études des virus.

 

En quoi la COVID-19 a changé ton quotidien? 

Suite à la crise COVID-19 et la fermeture de mon institut de recherche, mon projet de doctorat s’est rapidement vu ralenti. J’ai alors décidé d’utiliser le temps du confinement pour aider dans la lutte COVID-19. Je travaille maintenant à l’hôpital de la Cité-de-la-santé à Laval où j’effectue des journées très longue en aidant une équipe d’infectiologues à développer une méthode rapide de dépistage du virus.

 

Avant la COVID, on parlait peu de recherches scientifiques. Aujourd’hui, les chercheurs sont les héros de l’heure. Le ressens-tu?

Effectivement, on voit depuis quelque temps maintenant dans les médias de nombreux remerciements aux personnels de la santé et aux scientifiques. On vit actuellement une période où en tant que chercheur, on se sent utile et important. Il suffit que je dise que je travaille en recherche sur des virus pour qu’on me demande si on avance avec la COVID-19. La société a pris conscience que les chercheurs existent et sont présents face à une telle situation.

 

Crédit : Wesley Freppel

 

Te sens-tu privilégié de faire de la recherche scientifique en temps de COVID-19?

Absolument oui. Je pense que la COVID-19 est en train de marquer l’histoire de l’humanité en changeant notre façon de penser et de vivre en communauté. Je me sens vraiment privilégié en tant qu’étudiant de participer directement à lutte contre le Covid-19 aux côtés de médecins infectiologues passionnés et dévoués.

 

Ta famille doit être fière de toi… 

Je peux compter sur le soutien de ma famille qui me demande chaque jour si je vais bien étant donné ma proximité avec le virus. Ma famille est très inquiète pour moi, mais elle est également très fière de mon travail et de mon implication dans cette lutte d’une ampleur globale.

 

Que penses-tu des mesures prises par le gouvernement? (As-tu constaté que des mesures n’étaient pas «scientist-approved»?)

Par rapport à l’Europe, le Québec a eu le temps de prendre des mesures adéquates face à la pandémie. Un état de confinement précoce, des mesures d’hygiènes tels que porter un masque, se laver les mains, respecter une distance de 2m. Je trouve que le gouvernement québécois a correctement géré la crise COVID19. Pourtant, on constate que malgré ces mesures, le nombre d’infection journalier ne diminue pas. Ceci me fait penser au déconfinement prévu progressivement dans les jours à suivre au Québec. De mon point de vue, la situation n’est pas encore stable et le déconfinement mérite d’être surveillé de près. On n’est pas à l’abri d’une seconde vague et la population devrait continuer à respecter au maximum les mesures d’hygiène et la distanciation sociale.

 

Trouves-tu que l’information qui circule dans les médias est bonne globalement? 

Dans les médias, on trouve de tout en allant de bonnes informations rassurant le public, comme de mauvaises informations qui vont plutôt instaurer le doute et l’incompréhension. Les scientifiques du monde entier se sont mis à répondre aux rumeurs, aux questions et doutes que la population se pose et je trouve que les informations circulantes aujourd’hui sont de qualités.

 

Crédit : Pascal Chhay

 

S’y connaître en virologie, ça rend plus anxieux ou plus serein? 

Évidemment ceci dépend de la personnalité de chacun. Dans mon cas, je dirais qu’être virologue à ces avantages puisque ceci me permet de bien comprendre la situation, le virus ainsi que les risques de transmission. Cette conscience que m’apporte ma spécialité face à cette situation dramatique me permet de rester serein et confiant.

 

On dit que c’est les étudiants qui sont sur le front quant aux recherches sur la COVID-19. Vrai ou faux?

Je n’ai pas réellement ce ressenti. La plupart des laboratoires de recherches sont fermés, les étudiants sont en confinement chez eux. Beaucoup utilisent leur savoir pour répondre aux questions et rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, mais très peu ont eu la chance de pouvoir être utile directement en travaillant avec le virus. Par exemple, à ma connaissance, je suis le seul dans mon entourage à être directement sur le terrain et travailler avec des échantillons potentiellement infectés.

 

Crédit : Pascal Chhay

 

Wesley Freppel – Biographie

Wesley Freppel est étudiant au doctorat en virologie à l’INRS Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie. Spécialisé en maladies infectieuses, il s’intéresse principalement aux virus de la dengue et Zika.

 

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