KiNG MALA

Que donneriez-vous pour avoir la chance d'être la version la plus omnipotente de vous-même ? Pour enfin vous débarrasser des désirs humains mesquins qui vous empêchent d'atteindre la grandeur ? Pour enfin tout avoir, tout ce que vous avez toujours voulu ? Que seriez-vous prêt à échanger ? Que seriez-vous prêt à perdre ? Que feriez-vous pour obtenir le pouvoir ? Ces questions sont au cœur du premier album de KiNG MALA, And You Who Drowned In The Grief Of A Golden Thing. À travers ses 12 titres très variés, qui oscillent entre une pop industrielle revigorante et des ballades R&B délicatement raffinées, l'auteur-compositeur-interprète tisse une histoire aussi ancrée dans un cauchemar de science-fiction que dans la réalité. L'album suit le scénario classique du parcours d'un héros vers la rédemption, en se concentrant sur deux personnages fictifs et indéfinissables : un humain et une entité toute-puissante. La première moitié est imprégnée du « et si ». À quoi ressemblerait un échange de pouvoir ? Et surtout, à quoi cela ressemblerait-il ? (Pensez à l'esthétique expérimentale et vivante de 22, A Million de Bon Iver ou Absolutely de Dijon, propose-t-elle, mais avec plus de mordant.) La seconde moitié du projet apporte des réponses, et elles ne sont pas réjouissantes. À la fin de l'histoire, l'humain n'a plus seulement perdu son pouvoir, mais aussi tout ce qui faisait de lui un humain. « C'est ce que nous devenons, car les choses vraiment sombres qui arrivent aux femmes vous changent à jamais », explique KiNG Mala. À l'heure où le monde s'ouvre à ce type de récits décalés, KiNG MALA est prête à se hisser au premier plan de la nouvelle vague dark pop. « Tout le monde est complètement bizarre en ce moment », dit-elle, citant des artistes qui construisent des univers comme Charli xcx et Chappell Roan, et des films comme The Substance. « Nous entrons dans un espace où nous pouvons être complètement fous et enfin être en colère et dégoûtants – tout cela se manifeste. »