Invité par Le Diamant à développer un nouveau projet de théâtre musical pour grand plateau, dans la lignée de leurs précédentes œuvres « Joue à Tom Waits » et « Kitchen Chicken », le collectif de Québec, L’orchestre d’hommes-orchestres, présente en première mondiale « La mémoire de ma mère ». Dans une chambre en fragments, des mémoires s’exposent et s’animent. Des objets familiers deviennent les détonateurs d’une cérémonie exubérante. Des voix chantent ce qui disparaît, ce qui reste, et ce qui résiste. Le chant du pic à tête rouge, les berges du Saint-Laurent, les histoires d’amour, la mémoire de ma mère, l’architecture vernaculaire, l’argent sonnant, les cartes routières, le silence; comment se dresser devant leur inexorable effacement? Mêlant musique et performance, « La mémoire de ma mère » est un espace mouvant où l’intime touche au collectif, où les fantômes s’invitent sans prévenir, où l’on célèbre, désire, regrette et recommence. Les performeurs jouent avec les traces du passé comme on invente un rituel, à la fois nostalgique et festif. Comme toujours, la musique est au cœur du geste. À l’image de la mémoire, qui accumule, conserve et tisse des liens parfois logiques, parfois fortuits, la proposition explore un répertoire très éclectique, où L’orchestre d’hommes-orchestres érige un théâtre-courtepointe tissé d’élans avec le désir d’embrasser nos legs à pleine bouche et de fêter ce qui advient.