L'École de danse contemporaine de Montréal présente le spectacle Danses d’hiver, mettant en vedette la cohorte de deuxième année. À mi-parcours de leur formation artistique, les interprètes seront sur scène avec des pièces d’Andrea Peña et d’Amara Barner.

Fusion habile de la danse, du design industriel et de l’esthétique queer, Bogotá d'Andrea Peña & Artists marquait l’ouverture de la 17e Biennale de Venise. Une œuvre d’envergure, radicale et novatrice. Chorégraphe au parcours hybride conjuguant la danse et le design, Andrea Peña est réputée pour ses créations conceptuelles rigoureuses, pensées comme des installations, où le corps dialogue avec la matérialité. De double origine canado-colombienne, elle revisite ici ses racines latino-américaines avec un regard résolument postcolonial. Fruit d’un travail avec neuf interprètes et une quinzaine de collaborateur·rice·s, Bogotá restitue le paysage grouillant et extrêmement contrasté de la capitale colombienne, où se mêlent chaos, résilience collective et créativité effervescente. S’inspirant du baroque latino-américain et du réalisme magique ancestral dans une perspective queer, l’œuvre plonge ainsi dans les thèmes de la mort et de la renaissance si profondément ancrés dans cette culture. Viscéral, transgressif et envoûtant, un pari audacieux, à mi-chemin entre la performance scénique et le théâtre dansé, qui repousse toutes limites!

ON/OFF est une œuvre chorégraphique qui s’adresse aux adolescents et aux adultes. Il met en scène un quintette de danseurs en action sur un dispositif étonnant, un tapis de course. Sur cette scénographie inusitée à l’espace confiné, le mouvement est aussi contraint qu’exalté, enflammé et acrobatique. Tour à tour ou en groupe, le quintette aborde des thèmes comme le dépassement de soi, l’identité, le vivre-ensemble, la liberté, l’essoufflement et la multitude de sentiments et sensations qui rendent l’existence complexe. Cet environnement est un lieu de rencontre pour ces personnages qui cherchent à comprendre leur place dans le monde. Ils jouent avec le temps, suspendent l’action dans l’espace afin de creuser les détails d’un geste, d’un questionnement. Les danseurs sont tantôt à la merci, tantôt en maîtrise de cette machine intrigante, imprévisible et mobilisatrice. La courroie qui s’empresse impitoyablement devient une métaphore du passage de l’enfance à l’âge adulte, de la voie que nous parcourons et plus largement de la vie qu’il faut apprendre à dompter.