Un Po’ Di Più : Un peu plus d’Italie, de fraîcheur et d’huile d’olive dans le Vieux-Port!
Tommy DionLe duo Dyan Solomon et Éric Girard n’a plus besoin de présentation. Après avoir charmé (et charme encore !) le palais des Montréalais et touristes depuis plus de 20 ans avec leur sandwicherie gourmande Olive & Gourmando et depuis trois ans avec leur restaurant à succès Foxy, l’opération charme de ce couple d’affaires se poursuit.
Non, ce n’est pas un deuxième O&G, non plus un autre Foxy. L’amour commun de Dyan et Éric pour l’Italie a fait naître Un Po’ Di Più (« un peu plus »), un endroit où on peut s’arrêter à tout moment de la journée pour savourer un caffè e dolce, la colazione, la pranzo ou encore l’aperitivo.
Situé sur la rue de la Commune — un endroit où foisonnent les trappes à touristes —, Un Po’ Di Più ressort définitivement du lot avec une cuisine d’inspiration italienne certes, mais avec un souci particulier d’offrir des produits frais et de saison, tout en réalisant un maximum de préparation sur place.
On peut penser au thon confit à l’huile d’olive maison, la giardiniera (jardinière de légumes marinés), la focaccia, sans oublier les desserts qui donnent franchement l’eau à la bouche.
Bien que le menu soit à l’image de Dyan (pensez petits plats à partager, beaucoup de légumes, beaucoup d’huile d’olive), en cuisine, les rênes ont été confiées au duo Nicholas Giambattisto (Joe Beef) et Jess Malet (Larry’s). Nul besoin de dire que j’avais bien hâte de m’y attabler !
Ma visite s’est faite sur l’heure du lunch, puisque le café ferme présentement à 18h. Dès l’entrée, on ne doit pas s’attendre à être littéralement transporté en Italie… Mais c’est davantage en portant une attention supplémentaire au décor que l’on peut remarquer l’inspiration du designer québécois à succès, Zébulon Perron.
Le plancher en mosaïque, additionné au jeu de différents matériaux et de couleurs — par exemple les magnifiques banquettes mauves et vertes —, rendent l’endroit à la fois unique et intemporel. Le long bar, situé au fond et faisant presque la longueur du restaurant, donne bien envie de s’y installer le temps d’engloutir un café et biscotti, ou de siroter un Spritz en bonne compagnie !
De mon côté, j’ai préféré la banquette à la magnifique table en quartz, endroit propice à accueillir mon invité, ainsi que le petit festin qui s’annonçait.
Pranzo !
Après une prise en charge très amicale et professionnelle par l’équipe, on nous explique rapidement le menu. Le partage est conseillé, deux à trois plats par personne, les coups de cœur du personnel… À mon grand regret, mon premier choix — les asperges grillées — n’était pas disponible cette journée-là, la courgette prenant le relais. Peut-être qu’elles n’étaient pas assez fraîches au goût du chef ? Ou à cause de l’indisponibilité du produit au marché ? Peu importe, nos choix se sont arrêtés sur la focaccia maison (4.50$), la bruschetta aux champignons (15$), la salade verte du jour (7$), puis un des favoris du chef Nicholas, le Nicky’s Sub (12$).
Sitôt la focaccia arrivée, sitôt l’assiette est repartie vide. Chauffée à la minute et parsemée de romarin, de fleur de sel et de quelques goûtes d’huile d’olive, une fois entamée, il est bien difficile de s’arrêter. La croûte est parfaitement craquante et laisse cacher une mie aérienne au goût d’huile d’olive. Bravo !
L’enchaînement s’est rapidement fait. D’abord avec une petite erreur de la maison — la salade de thon confit (21$) que nous n’avions pas commandée —, mais que j’ai souhaité garder, car j’avais justement hésité à la prendre. Puis, le reste de la commande n’a pas tardé.
Bruschetta aux champignons, pois verts, ricotta salata. Ah ! La tartine aux champignons… Un de mes plats favoris, mais certainement le plat dont je suis le plus critique. Je dois avouer que celle du Un Po’ Di Più est franchement réussie.
Nous avons droit à une tranche de miche bien grillée, coupée en deux et sur laquelle s’empile en ordre crème de ricotta, pois verts, mélanges de champignons – shiitake, pleurote, de Paris —, ricotta salata râpée et zeste de citron. C’est crémeux, craquant, fondant… À cela s’ajoute la sapidité complexe des champignons, le salin de la ricotta et l’acidité du zeste qui rend cette petite (peut-être trop petite ?) bruschetta un vrai plaisir à savourer.
Insalada Di Tonno. Thon confit maison, fenouil, œuf mollet, haricots verts, olive, anchois. En d’autres mots une salade niçoise, avec fenouil. Bien que les grelots inscrits dans la description manquaient à l’appel, les saveurs franches et l’huile d’olive elles, étaient bien présentes. Oubliez le thon en conserve commercial… Celui-ci est délicat et fond littéralement en bouche. Le mélange croquant de légumes baignait un peu trop dans l’huile d’olive à mon goût, mais ça ne nous a pas empêché, mon collègue et moi, de ne rien laisser dans l’assiette.
Dernier plat salé du repas, le Nicky’s sub. Composé d’un trio de viandes froides — capicollo, jambon, finocchiona —, de fromage provolone, puis garni de la giardiniera maison et de laitue finement tranchée, ce sous-marin est un vrai plaisir coupable qui se dévore en deux temps trois mouvements.
Cependant, je dois être d’accord avec le premier commentaire de mon compagnon de table : « ce n’est pas un peu greasy ? » — parlant de l’huile d’olive provenant de la giardiniera. Alors oui, les amateurs d’huile d’olive seront encore une fois bien servis !
En guise de desserts, nous avons opté pour la torta all’olio verolio, à savoir un gâteau à l’huile d’olive (encore !), mascarpone et fraises, ainsi que la torta caprese – gâteau au chocolat noir et crème sûre fouettée. Double réussite ! À simple vue d’œil, on peut remarquer le premier gâteau bien imbibé d’huile d’olive qui, cette fois-ci, ne m’a pas déplu du tout. Ce côté huileux ne se retrouve pas en bouche, laissant davantage place à un cake moelleux, au goût légèrement citronné. Avec le crémeux du mascarpone, la fraîcheur des fraises et des brindilles de basilic, difficile de ne pas laisser aucune miette.
Même sort pour la torta caprese, un classique italien composé de farine d’amandes, de chocolat noir, de beurre, d’œufs et de sucre en poudre. À cela peut s’ajouter un brin de folie comme du Grand Marnier, du Rhum ou des écorces d’orange… Je ne peux m’avancer s’il y avait un de ces agréments dans ma torta, mais j’ai aperçu des raisins secs à l’intérieur du gâteau… Étaient-ils imbibés d’alcool ? À vous de découvrir !
On ne peut repartir de l’endroit sans avoir pris sa gorgée d’espresso bien corsé, que Dyan est très fière de servir — et avec raison. C’est en travaillant avec le torréfacteur torontois Pilot (café servi dans ses deux autres établissements), qu’ils sont arrivés à créer une torréfaction italienne sur mesure, disponible exclusivement au Un Po’ Di Più.
Oui, j’ai pris un malin plaisir à manger au Un Po’ Di Più et je le recommande vivement aux amoureux et amoureuses de légumes, de desserts, de café et d’huile d’olive. Je dois avouer que la facture peut monter très rapidement (on est dans le Vieux-Port, quand même). Mais aujourd’hui, est-ce le prix à payer pour s’assurer de la qualité et de la fraîcheur des produits ? Je crois bien que oui.
Le restaurant ferme présentement à 18h, mais on doit s’attendre à des heures prolongées au courant des prochaines semaines, gracieuseté du permis d’alcool qui vient tout juste d’être octroyé. À cela s’ajoutera cicchetti à l’heure de l’apéro — tradition nord-italienne —, ainsi qu’une carte des vins majoritairement nature et en provenance d’Italie, élaborée par la sommelière Kaitlyn Doucette (Foxy).
Un Po’ Di Più
3 Rue de la Commune Est, Montréal
514 861 8686
https://www.caffeunpodipiu.com