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We are Wolves: chant du mouvement

La brioche? Laissons à Alexander Ortiz, Vincent Levesque et Antonin Marquis le soin de nous expliquer, avec leur habituel sens de la dérision, cette notion-clé:

Alex: C’est juste que moi, quand j’allume mon ampli de bass, j’aime ça quand ça sonne gras. Vincent, il joue du synth, pis il veut pas sonner gai avec son p’tit son aigu, alors il met ça gras! Pis quand Antonin joue du drum, il aime ça quand ça sonne fort pis gras! Faque on se retrouve tout l’temps dans les mêmes fréquences!

Vincent: «Plus de distorsion! Plus de bass!» (rires)

Antonin: «Y’a-tu moyen de mettre plus de distorsion dans la voix?» (rires)

Alex: Faque, finalement, tu te retrouves avec un album qui est comme tout coincé, qui respire pas pis qui sait juste donner des coups de poing dans’ face pis that’s it!

On l’aura deviné, les gars font référence à Total magique, second opus lancé en 2007. On aura aussi deviné qu’ils ont cherché à se débarrasser de ce tic sur sa suite, Invisible violence, en magasin le 6 octobre. «Même quand t’apprends sur le tas, après 10  ans, tu catches que:  »hey, ça serait peut-être plus harmonieux si on jouait telle note ici plutôt que telle autre! » Pis qu’avec un petit peu moins de distorsion, tu comprends un peu mieux les notes, pis que tu peux aussi faire attention à la structure de la toune, pis à la composition » illustre Alex.

Des animaux à l’Hôtel
Armé d’une poignée de nouveaux morceaux amassés au fil de la dernière année, le trio s’enferme donc trois semaines à l’Hôtel2Tango, en juillet, en compagnie de Radwan Moumneh (Pas Chic Chic, Jerusalem in my Heart). Hadji Bakara et Arlen Thompson, de Wolf Parade, les rejoignent plus tard, au bidouillage électronique et au mixage, respectivement. Les flirts avec la pop surviennent plus qu’ils ne sont provoqués. «Tout ce qui était bon pour la toune, tout ce qui pouvait la faire avancer, on le faisait», relate Alex. «On a accepté des idées que, par le passé, on aurait rejetées en faisant:  »ah non, non, non, non! Hey, c’est bien trop pop, les gars! On peut pas faire ça! »»

Tout comme les deux premiers albums de WAW, Invisible violence (à la française, s’il vous plaît) suit une thématique souple, tournant encore une fois autour des forces naturelles. «C’est l’idée du mouvement, de la destruction et la reconstruction; de cette espèce de mutation qui se fait constamment vers l’avant et qui nécessite une certaine violence. Pis parfois, la violence la plus forte, c’est celle qui est invisible», explique Alex.

Virage radical? Pas à en croire les principaux intéressés. «Notre côté lourd et saturé est encore là, il est juste en dessous et il a évolué», remarque Antonin. Alex souligne que bien qu’il soit bassiste à l’origine, le nouveau matériel l’amène à jouer plus de guitare, un instrument qu’il maîtrise moins bien, conférant ainsi aux nouvelles pièces un côté plus primal. Vincent renchérit: «J’pense qu’on a juste appris à façonner nos trucs, mais toujours dans un contexte punk. Parce que la définition de punk, on s’entend que c’est pas juste  »lourd et rapide ».»

15 octobre | Le National
1220, Ste-Catherine E.
wearewolves.net