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Yan Giroux: Chocolat noir

Auteur: P.-A. Buisson
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Yan Giroux: Chocolat noir

Été 2008. Le groupe Chocolat et le réalisateur Yan Giroux se rendent aux Îles de la Madeleine pour donner un spectacle et tourner un vidéoclip.

Dès leur arrivée, les gars du groupe enfilent les bouteilles de Jamieson et les mauvais coups. Ils finiront par être expulsés des Îles après seulement une journée.

Giroux a tout filmé et en a tiré un film, Élégant, projeté au FNC.

Connaissais-tu bien les gars de Chocolat avant de t’embarquer avec eux dans cette aventure?
Pas vraiment. J’avais côtoyé Jimi Hunt, le chanteur, à différentes occasions, mais je n’avais jamais rencontré le reste du groupe.

C’est Mathilde, la copine de Jimi, qui m’a invité aux Îles. Je suis parti avec seulement quelques notes sur le look que je recherchais, je me fiais à ce que Mathilde m’avait dit: «Avec Chocolat, pas besoin de scénario, il se passe toujours quelque chose.»

Dans le film, tu te contentes du rôle d’observateur, et on oublie presque qu’il y a quelqu’un qui observe, sauf quand leur gérant (Pierre) te dit d’arrêter de tourner. Comment te sentais-tu, à mesure que la situation se détériorait?
Au départ, je n’étais pas conscient de l’impact qu’auraient les gestes que les gars posaient. Je les suivais, ça faisait de belles images et, dans ma tête, je faisais des tests pour le vidéoclip.

Ensuite, j’étais mal à l’aise… le conflit avec Pierre, les chaises cassées, la tension qui monte partout autour de nous.

Quand on s’est fait mettre dehors de la salle de spectacle pendant le spectacle de Zébulon et que la police est arrivée, j’avais l’impression qu’ils étaient victimes d’une grande injustice.

Je me suis mis à gueuler, jusqu’à me faire expulser de l’hôtel avec eux, mais c’est du matériel que j’ai coupé au montage.

La caméra a joué un rôle déterminant dans l’attitude du groupe. Je suis convaincu que les choses se seraient déroulées différemment si je n’avais pas été là.

L’idée de faire un film t’est-elle venue rapidement?
Oui, ça semblait inévitable avec tout ce qui s’était passé.

En plus, ça rejoignait des thèmes que j’explore déjà dans mes autres films: la fraternité, la masculinité, le paysage…

Es-tu habitué à la démesure des rockeurs?
Non, je n’avais jamais vécu l’effet amplificateur que les membres d’un groupe peuvent avoir l’un sur l’autre.

On dirait que le fait d’être un groupe qui se tient, se défend et s’encourage, crée un état d’esprit propice aux excès.

Élégant

14 octobre | Cinéma du parc | 21h

17 octobre | Cinéma Parallèle | 17h20