Voir la Thaïlande et l’Inde. Apprendre à jouer de la batterie et du violoncelle. Entrer dans ce chouette t-shirt jaune acheté en 99. Interviewer Björk… On a tous une liste de choses à accomplir avant de sortir les pieds devant.
L’avantage, avec ce pachyderme imposant qu’on nomme Festival international de jazz de Montréal, c’est qu’il donne chaque année l’occasion de cocher quelques éléments de telles listes.
Ceux qui ne vivent pas dans une caverne auront probablement eu l’occasion de remarquer que la chose est en cours depuis le 25 juin, pour se poursuivre jusqu’au 6 juillet. Non, on n’y fait pas tirer de voyage en Asie du Sud-est (quoique ce concert d’Omar Souleyman était un trip assez spécial, merci!), ni de cours de batterie ou de violoncelle. Mais sur ma liste, il y a aussi «voir Wanda Jackson et Rakim sur scène» (séparément, si possible). De ce côté-là, le FIJM va pouvoir m’aider: la prêtresse rockabilly est de retour chez nous vendredi 2 juillet à l’Astral tandis que le pilier hip-hop est au Club Soda le lendemain.
C’est le genre de grande visite qui couronne bien une programmation déjà chargée. Mercredi 30 juin, le combo de hip-hop organique The Roots revient nous voir au Métropolis. Peu de choses, dans la vie, sont aussi constantes que les populaires Philadelphiens sur scène: on peut sans se tromper s’attendre à un set d’au moins deux heures (sinon plus), à des improvisations costaudes et peut-être bien aussi à un medley de chansons populaires de l’heure, apprêté à la sauce Roots. Pour qui veut plus de l’imposante coupe afro du batteur ?uestlove, après le concert, ou pour qui veut tout simplement danser de plus belle, le charismatique musicien sera DJ au Balroom (3643, Saint-Laurent) un peu plus tard.
Cela dit, il y aura encore de quoi se trémousser sur le site du FIJM après les Roots. Au Club Soda à minuit, le combo new-yorkais !!! (qu’il faut prononcer «chk chk chk», mais vous pouvez substituer par l’onomatopée de votre choix) ramène son unique mélange de punk et de funk, après plusieurs années d’absence.
La suite du festival propose l’habituel éventail de possibilités, même pour qui ne kiffe pas trop le jazz. Côté «beats et autres déhanchements», on vous recommande particulièrement les blancs-becs les plus habiles du reggae roots, The Aggrolites, le 1er juillet au Club Soda; l’engageant combo local hippie-hop Random Recipe, le 2 juillet sur la Scène Bell (concert extérieur gratuit); le trio de hip-hop expérimental new-yorkais Anti-Pop Consortium, le 2 juillet au Club Soda; la légende funk George Clinton, le 5 juillet au Métropolis, l’étonnant combo mi-afrobeat, mi-post-rock Nomo, le 5 juillet sur la Scène Bell (concert extérieur gratuit), mais surtout, surtout, l’ensemble congolais Staff Benda Bilili, le 5 juillet au Club Soda. Protégée de Vincent Kenis (qui a mis Konono no.1 sur la carte), la formation composée de musiciens handicapés mélange folklore africain et influences occidentales avec mordant et efficacité.
Côté «rock et autres grincements», on vous suggère le trio local Land of Talk, qui présente les pièces de son album à paraître à la fin août, jeudi le 1er juillet au Club Soda; le projet bluegrass de l’ex-Ramones Tommy Ramone, Unkle Monk, le 2 juillet au Pub Heineken (concert extérieur gratuit); le groupe de rock français Naïve New Beaters, le 4 juillet sur la Scène Bell (concert extérieur gratuit); le groupe de reprises de rock vintage Lyse & the Hot Kitchen, le 5 juillet au Pub Heineken (concert extérieur gratuit) ainsi que le groupe instrumental torontois Holy Fuck!, le 5 juillet au Club Soda.
Pendant ce temps, en dehors du centre-ville…
Bien téméraire (hérétique?) est le promoteur qui organise des concerts d’artistes étrangers durant le festival de jazz… C’est pourquoi la majeure partie des autres spectacles au menu d’ici la semaine prochaine sont ceux d’artistes locaux. Ce jeudi 1er juillet, c’est la troisième édition du volet estival de la série Mini-M, au Café Campus. La horde psyché-punk Red Mass, le trio de post-punk grinçant et dansant Meta Gruauet le trio garage-punk Devil Eyes se partagent les deux étages de l’établissement. Comme toujours, c’est gratuit et la bière est seulement 2 kopeks. Un peu plus au nord, le projet Men (mené par deux membres de Le Tigre) astique son électro-pop malaisant au Il Motore en compagnie de Lovers Love Haters, qui rassemble d’ex-membres des défunts The Organ.
Le 2 juillet, à la Maison de la culture Maisonneuve, les Peelies et Jésuslesfilles prennent par à Dia de los muertos, une fête des morts masquée lors de laquelle tous les musiciens joueront avec appareil facial de rigueur. On exige la même chose du public: masque obligatoire pour entrer. Ceux qui n’en ont guère s’en feront passer un à la porte.
Intéressante initiative du 3 au 5 juillet: trois événements-bénéfice distincts pour amasser des fonds pour la recherche contre le cancer. Les 2 premiers ont lieu au Belmont, tandis que le troisième sera au restaurant Sparrow. Le 3 juillet, les Silly Kissers, Onomatops et Sally Paradise proposent un menu vaguement électro-pop; le 4, Notre Dame de Grass, Daniel Isaiah Schacter et Donis & Gruber font ça tout en folk tandis que la soirée du 5 est un repas de moules «all you can eat» avec bière et DJ. On demande une contribution volontaire de 5 à 10$ pour chacun des trois soirs.
Enfin, dimanche 4 juillet, de la visite rare et précieuse de Québec et de Montréal: le tandem Pax Kingz, qui rassemble les beatmakers de Québec Millimetrik et Maxime Robin, bombarde le Divan orange de son dubstep atypique, en compagnie du producteur étoile KenLo Craqnuques. Basse à gogo.