Ça fait bizarre, n’est-ce pas? La mi-juillet n’est même pas arrivée que déjà, les gros festivals sont derrière nous. Terminés, les gros rendez-vous gratuits, les semaines qui se remplissent toutes seules, les soirées impromptues entre amis à l’ombre d’une scène extérieure…
Que faire pour combler le trou? Eh bien, danser, pardi! Heureusement, la semaine qui vient s’annonce fertile en occasions de faire exactement ça. Il faudra s’emmurer, chercher outre le centre-ville et ses grandes aires, mais heureusement, les motifs sont valables. Plus, même, que ceux qui nous ont été servis depuis le début de l’été.
Jeudi 15 juillet, le New-Yorkais Travis Stewart, alias Machinedrum, s’amène au Belmont en compagnie de Tigersapien. Producteur actif depuis plus d’une décennie, il trouve tout à fait sa place dans l’actuel renouveau électro-rap instrumental, avec ses croisements de hip-hop, de glitch, d’électro, de techno et de house. Il mélange le tout de plus belle sur The Many Faces of Machinedrum, un EP tout chaud paru chez l’Écossaise Lucky Me Records (quoique de façon un peu plus accessible qu’à l’habitude, ce qui augure bien pour qui aime sa bizarrerie un tant soit peu dansante).
Un peu plus bas, au Divan orange, un jeune groupe qu’il ne faut surtout pas rater si on aime la musique latine hybride et le psychédélisme: Chicha Libre (en photo). Ils sont New-Yorkais, mais dirigés par un Français, Olivier Conan, gérant du club new-yorkais Barbès, et ils apprêtent le chicha – pas la pipe, mais plutôt une musique péruvienne psychédélisante populaire dans les années 60 et 70 – dans une sauce à la fois très vintage et moderne. On vous encourage à jeter une oreille à leur musique ici. Le collectif de DJ montréalais Sonico Nordico s’occupe de l’ambiance musicale par après.
Vendredi 16 juillet, la danse se déroule au National, qui reçoit l’ensemble congolais Konono no.1 dans le cadre du festival Nuits d’Afrique. Il s’agit de la seconde visite montréalaise de l’étrange créature – de la musique bazombo traditionnelle jouée avec des instruments folkloriques africains modifiés – depuis sa résurrection par l’anthropologue musical belge Vincent Kenis, il y a quelques années. Envie de quelque chose de plus moderne? Alors direction Le Consulat (1442, Bleury) pour la première visite montréalaise du beatmaker Onra, collaborateur d’Olivier DaySoul, Slum Village et autres, ainsi que brasseur de hip-hop futuriste, de jazz, de bollwyood et plus encore. Lexis et Scott C l’entourent.
Mouvements doux, mouvements brusques
Dans une veine plus pop, toujours en ce 16 juillet, le trio américain Au Revoir Simone et nos Montréalais (partiellement expatriés à New-York) Islands offrent eux aussi quelques rythmes dansants, quoique sur un mode plus approprié pour la d-d-d-danse dans sa tête. Le premier s’arrête à la Sala Rossa avec Alexa Wilding et The Hoof and the Heel, tandis que les seconds sont au Belmont avec Steel Phantoms et Gregory Pepper.
Si la «danse» rime plutôt pour vous avec ce bon vieil art perdu qu’est le pogo, il y a toujours les vétérans punk de GBH, qui traînent leur carcasse aux Foufounes électriques, ce samedi 17 juillet. Les infatigables Brits continuent de lancer des nouveaux albums, comme l’alléchant Perfume and Piss, lancé en avril dernier. Un titre qui colle à merveille aux savoureux effluves qui émanent du temple de la rue Sainte-Catherine!
Dimanche 18 juillet, pour qui aime son hip-hop bien propre, relax mais quand même un peu festif, la star torontoise Drake s’arrête au Métropolis. Il faudra toutefois aller à la chasse aux scalpers, puisque le concert affiche complet.
Enfin, mardi 20 juillet, les amateurs de Vampire Weekend et autres Islands ont rendez-vous avec le combo californien Fool’s Gold au Belmont. À ne pas confondre avec le label et la chanson des Stone Roses du même nom, le sextuor donne dans un mélange «paulsimonesque» d’indie-pop et d’influences world. Mais attention, il ne s’arrête pas à l’Afrique: le groupe pige aussi dans les musiques asiatiques et arabes, entre autres. Où y’a pas de multiculturalisme, y’a pas d’plaisir.