Avec les threesomes en cadeau de Saint-Valentin, les clubs d'échangistes qui ont pignon sur rue, la chirurgie esthétique, les seins qui défient la gravité, les faces qu'on tight par les cheveux, les bédaines et les cuisses qu'on vide à la chaudière, les poupées gonflables, les brebis gonflables, les sybians, les iGallop, les multiples marteaux-piqueurs à batteries, les blu-rays 3D qui expliquent toutes les possibles façons de baiser, qui expliquent comment faire venir une fille du clit', du vag', du g-spot, du deepspot. Avec et malgré que la femme est rendue une Wii-orgasmie et que l'homme est à une marche à la pharmacie de bander non-stop pour la vie : l'adultère a la cote.
Même si le nombre de personnes qui feelent pour être cocues reste stable à « pas gros », être fidèle est devenu le signe d'une libido tranquille. Être fidèle, c'est être le cocu des deux. Tous les couples sont ouverts, au moins en one-way. On a tous hérité d'un rôle dans un film de Woody Allen (yé!). On raconte tout fièrement sur son blogue. On se trompe avec le sourire. On ne se fait plus confiance. Le it's complicated est tendance. On te recommande le port du condom même si ta blonde est à deux semaines d'accoucher. On consomme et on jette. On veut baiser la poupée gonflable, mais jamais la laver. Pourtant, on s'était matché plus tard pour justement avoir le temps de zigner tout ce qui est zignable. Avant d'être pogné pour choisir.
Je ne suis pas croyant. Je ne suis pas un conservateur qui veut défendre les vraies valeurs. Je ne suis pas un utopiste ou un cocu frustré. Je suis aussi corrompu ou perverti que n'importe qui. C'est juste que l'exclusivité, c'est un concept que j'aimais bien. Le sacrifice a quelque chose de poétique. Je comprends l'envie de changement, le trip de vivre le moment. Vivre à répétition la passion des débuts de relation et avoir le carpe diem en érection. Je comprends tout ça. Ce que je ne comprends pas, c'est qu'on ne soit pas encore capable de se le dire en pleine face.