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Tuyaux-concerts: Flying Lotus, M sur les Quais et Ratatat

Si vous m’adressez la parole dans un bar ou autre endroit bruyant, les chances sont fortes pour que je vous fasse répéter quelques fois. Je suis comme on dit dur de la feuille, légèrement sourdingue. Ma mère m’avait bien dit, pourtant, d’écouter mon walkman moins fort, de baisser le volume de mon ampli de guitare, de bien mettre ma tuque pour éviter les otites… Trop tard, le mal est fait.

Aujourd’hui, j’essaie évidemment de limiter les dégâts en portant des bouchons quand je vais voir des concerts. Mais il y a des exceptions. Des fois, on veut se faire assaillir par les fréquences, on veut en prendre plein la gueule. Il y a de ces maîtres du son qui sont tellement habiles dans leurs attaques qu’ils nous transforment en masochistes. On ne peut que s’installer en plein au milieu de la salle, à mi-chemin entre les colonnes de son, et dire: «vas-y, fesse.»

Steven Ellison, alias Flying Lotus, est un artiste comme ça. Bon, il se la joue jazz intersidéral sur son plus récent album, Cosmogramma, mais live, le monsieur demeure un féroce dompteur de basses fréquences, dont on veut goûter chaque coup. Considérant le fiasco de sa dernière visite – gâchée par une intervention policière qui avait forcé la SAT à baisser le volume de sa prestation à un niveau ridiculement bas –, on a particulièrement hâte à son retour, ce jeudi 2 septembre au Studio Juste pour rire. Et on espère que cette fois, il pourra déployer ses beats avec toute la vigueur qu’on lui connaît. Lunice ouvre avec une prestation live, tandis que Hovatron et Seb Diamond seront aux platines.

Une fois qu’on a dit ça, les bouchons risquent d’être de mise, ce vendredi 3 septembre au Club Soda. Les Melvins sont en ville, avec Trung Hoa en première partie. Qui ne connaît pas ces piliers grunge, précurseurs de Nirvana et influence notable de feu messire Cobain? Un petit avertissement: j’ai dû voir quelques milliers de shows dans ma vie, certains à un volume très élevé. Je suis capable d’en prendre. Mais lorsque ces mêmes Melvins sont venus au Cabaret, à la fin des années 90, j’ai dû sortir en plein milieu du concert pour aller me reposer les oreilles. C’est la seule fois de ma vie où c’est arrivé.

Si vous êtes certain d’avoir les oreilles trop sensibles pour tolérer une telle machine de guerre, il y a, le même soir, un intéressant barde indie-folk de passage en ville: Sam Amidon, dont les élucubrations ne sont pas sans rappeler celles d’un Will Odlham (Bonnie Prince Billy). Le monsieur est au Il Motore avec Winchester Warm en première partie.

Reste-t-il des fans de Bloc Party dans la salle? Pour qui ne s’est pas complètement lassé des posters boys du new-britpop depuis leurs deux derniers albums, leur chanteur Kele est de passage ce samedi, 4 septembre à la Sala Rossa, avec un autre groupe dont on s’est assez rapidement lassé, Does it Offend You, Yeah?. Kele est évidemment là pour promouvoir son premier album solo, lancé cet été, donc ne vous attendez pas à entendre des «Banquet» et autres «Helicopter».

Une des visites les plus attendues de la prochaine semaine demeure toutefois celle du duo de Washington Ratatat. Les bidouilleurs électroniques à guitare seront au Métropolis à guichet ferme le mardi 7 septembre, avec en main le matériel de leur plus récent album, le brillamment nommé (et plus éclectique) LP4. Dom et Bobby Birdman ouvrent.

Pour quelques dollars en moins
Cassé? Le weekend qui vient a beau être celui de la fête du Travail, il offre aussi quelques belles options aux désavantagés du portefeuille. Ça commence avec la toujours gratuite série mensuelle Mini-M, ce jeudi 2 septembre au Café Campus. Sunny Duval, Grand Trine et l’ex-Georges LeningradBobo Boutinsont les invités musicaux. Pour l’avoir vu une première fois en première partie de Stereo Total la semaine dernière, je ne saurais trop vous recommander d’arriver tôt pour attraper le sieur Boutin, qui donne une prestation dont on se souvient, qu’on aime ou non sa musique (qui tire encore plus sur le noise que celle de son ancien groupe).

Puis, samedi et dimanche 4 et 5 septembre, c’est l’événement extérieur M sur les Quais, au Quai Jacques-Cartier du Vieux-Port. Comme on s’en doute, c’est organisé par la même équipe que l’événement susmentionné (laquelle est aussi responsable du festival industriel M pour Montréal), et encore là, c’est entièrement gratuit. La musique début à 13h samedi et à 12h30 dimanche. Samedi, la programmation inclut des prestations de Monogrenade, le Roi Poisson, Lucky Uke, Suuns, Silly Kissers, Jimmy Hunt, Winter Gloves, DD/MM/YY, Priestess et Voïvod, tandis que dimanche, on pourra notamment voir et entendre Élisapie Isaac, Tricot machine, Orange Orange, Bateau Noir, Elektrik Bones, Patrik et les Brutes, Claass, Le Matos ainsi que le rappeur, DJ et beatboxeur américain Biz Markie.

Un incontournable? Flying Lotus avec Lunice, Hovatron et Seb Diamond, jeudi 2 septembre au Studio Juste pour rire.