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Tuyaux-concerts: spécial Pop Montréal

Et c’est reparti pour un autre marathon de concerts, de partys, de conférences, de projections de films, d’artisanat… Mais surtout de concerts: Pop Montréal, huitième du nom, qui débute officiellement ce mercredi 29 septembre et tient les mélomanes en haleine jusqu’au 3 octobre. Pour qui a à cœur le culte, l’indépendance, le champ gauche et les curiosités, c’est vraiment Noël, le bon son en plus et les becs de matantes moustachues en moins.

Avec près de 400 groupes et artistes au programme, on pourrait presque remplir Internet (oui, oui, c’est sûrement possible!) à vous parler de chaque nom digne de mention. Mieux vaut s’arrêter à quelques immanquables et vous laisser construire votre horaire selon vos disponibilités et votre budget. L’horaire complet est évidemment sur le site du festival.

Mercredi 29 septembre
Les valeurs sûres sont à l’honneur. Le combo électro-world Gotan Project lance les choses en grand au Métropolis. L’étoile montante indie-pop Menomena! propose un peu plus de guitares à la Sala Rossa (avec Suckers et Tu Fawning), tandis que plusieurs étoiles locales sont à considérer pour les budgets plus serrés: Gigi Frenchet les Incendiaires au Quai des Brumes, ou encore les Planet Smashers (avec Sarah Blackwood et Hellbound Hepcats) au Divan orange. Pour ma part, j’irai renouer avec les incontournables Dears, à la Mission Santa Cruz. La formation vient d’être reconfigurée (les guitaristes Patrick Krief et Rob Benvie sont de retour) et devrait avoir beaucoup de nouveau matériel en poche avec le nouvel album qu’elle prévoit lancer au début 2011. Imaginary Cities ouvre. Pour qui ne pourrait les attraper ce soir-là, il y aura moyen de se rattraper jeudi ou vendredi soir, puisque les Dears tiennent une résidence de trois soirs dans l’église portugaise.

En fin de soirée, direction Espace Réunion (aussi nommé Little Burgundy Pop Loft) sur Hutchison pour un concert tardif avec We are Wolves – valeur sûre entre toutes quand on veut danser les dents serrées –, Electric Electric et Nautiluss. Ce dernier nom est le nouvel alias de Grahmzilla, moitié du défunt duo électro-rap Thunderheist.

Jeudi 30 septembre
Les choses se corsent puisque l’offre est déjà décuplée. Et ça commence tôt: dès 17h, Socalled donne un concert gratuit au Divan orange. Un peu plus tard, au Métropolis, les chouchous du nouveau rock québécois, Karkwa, démontrent pourquoi ils se sont mérité le prix Polaris. Le plus tranquille Leif Vollebekk ouvre. Au Café Campus, comme chaque dernier jeudi du mois, la soirée Mini-M présente trois concerts gratuits: Xavier Caféine, Pom Pom War et Jesuslesfilles sont les heureux élus du mois.

Nostalgiques des années 90 et amateurs de rock mélodique un peu croche ont quant à eux rendez-vous au Cabaret Mile-End, pour le retour du combo japonais Shonen Knife et ses chansons à propos de tomates tueuses et de bonbons magiques. Les Peelies, Malaikat Dan Singa et Mavo l’accompagnent. Pour qui voudrait attraper quelques-uns des meilleurs groupes montréalais du moment en même temps, direction Rialto pour le showcase du label Arbutus: les Silly Kissers, Grimes, Blue Hawaii et les Pop Winds y jouent l’un à la suite de l’autre.

À la fédération ukrainienne, l’un des invités les plus attendus du festival: Van Dyke Parks, pionnier de la pop ayant collaboré notamment avec les Beach Boys, se produit à la Fédération ukrainienne avec Clare & the Reasons et Daniel Isaiah Schachter. Détour obligé par l’Abreuvoir pour Turbogeist, un jeune groupe britannique totalement inconnu qui compte dans ses rangs un certain Jimmy Jagger, fils du Mick du même nom(!!).

On va terminer ça (comme pas mal chaque soir) à l’Espace Réunion avec Indian Jewelry, qui donne dans un rock psychédélique maussade pas piqué des vers, ainsi que les grosses pointures canadiennes préférées de Stephen Harper, Holy Fuck.

Vendredi 1er octobre
Discrète depuis quelques années, la chanteuse soul rock Macy Gray a refait surface sur disque cet été avec l’album The Sellout. La voici maintenant de retour sur scène, plus précisément au Club Soda en ce qui nous concerne. Le quatuor Random Recipe se fait aller en lever de rideau et le concert est une présentation de… oui, vous l’avez deviné: NIGHTLIFE!

À la Tulipe, on attend un beau programme diversifié: l’indie-folk excentrique et spirituel de Danielson dans le coin gauche et l’indie-rock musclé, pas moins extravagant, de Deerhoof dans le coin droit. Au Rialto, l’élégance est à l’honneur avec un programme local bien relevé composé des pop-rockeurs de Chinatown, des folk-rockeurs de Sunfields et des indie-rockeurs à surveiller de Passwords. Le minuscule Cagibi est une autre option à ne pas négliger, puisque le meilleur de la scène country locale y est rassemblé: le champion du canadiana Li’l Andy, l’excellent guitariste Joe Grass et la chanteuse à la voix chevrotante Katie Moore. Les amateurs de country un peu plus champ gauche ont pour leur part rendez-vous à la Fédération ukrainienne, ou le désormais Montréalais Taylor Kirk, alias Timber Timbre, livre son alliage lugubre et envoûtant de folk et de blues. Nina Nielsen et le combo instrumental local Ferris Wheel ouvrent les hostilités.

Au Cabaret Juste pour rire, les piliers punk montréalais des Asexuals doivent donner leur premier concert en formation originale en plus de 25 ans! Les 222s et le combo ontarien Hollerado les accompagnent. Ces derniers seront particulièrement occupés ce soir-là puisqu’ils se produisent aussi au Divan orange en compagnie d’Uncle Bad Touch, un nouveau projet rock psychédélique de Mickey Heppner de Priestess. Au National, un autre groupe fraîchement réuni reprend vie pour ses fans: les piliers post-punk Swans, accompagnés de Baby Dee et de Lily Fawn. C’est au combo indie-rock new-yorkais Les Savy Fav (en photo) que revient la tâche de mettre le feu aux poudres lors du party de fin de soirée à l’Espace Réunion. Le trublion local Pat Jordache (alias l’ex-Islands Patrick Grégoire) et Holger se joignent à lui.

Samedi 2 octobre
Ça commence à nouveau de bonne heure avec les Golden Dogs et Think About Life, dès 14h au Divan orange. Comme tous les concerts de cette série diurne, c’est gratuit. En soirée, on va faire une petite dégustation du space-pop soyeux du combo local Sally Paradise, à l’Abreuvoir, après quoi on va tomber dans l’extrême inverse avec un autre groupe fraîchement revenu du royaume de Valhalla, Atari Teenage Riot, qui promet de mettre le feu aux Foufounes électriques avec son hardcore numérique. Autoérotique et le Montreal Nintendo Orkestar ouvrent. Pour l’exotisme, on va à la Sala Rossa, pour les effluves ensoleillées de Helado Negro, l’un des nombreux alias du producteur floridien Roberto Carlo Lange. Pour la douceur, direction Cabaret du Mile-End, où la nouvelle sensation locale (et protégée de Richard Reed Perry d’Arcade Fire) Little Scream ouvre pour Mary Margaret O’Hara et Doveman. Et pour le groove, on va rejoindre les inimitables Radio Radio, au Club Soda. L’ex-Thunderheist Isis officie en lever de rideau.

En fin de soirée, pas question de manquer Mount Kimbie, au Belmont. Le duo britannique, responsable d’un des meilleurs albums électroniques de l’année (Crooks and Lovers, lancé cet été sur Hotflush) vient nous voir pour la première fois en compagnie de Babe Rainbow (également intéressant). Ça suppose cependant de manquer Wovenhand, le groupe de l’ex-Sixteen Horsepower David Eugene Edwards, qui revient nous voir au Il Motore en compagnie des shoegazers norvégiens de Serena Maneesh. Quand même, c’est un pensez-y-bien. L’autre rendez-vous de la soirée, c’est au Club Lambi, où le groupe funk hors-norme de New York The Budos Band doit faire onduler les hanches en compagnie de Sway Machinery et de l’indescriptible combo local The Youjsh. On va ensuite terminer ça à l’Espace Réunion, avec le duo Buke & Gass, Father Murphy ainsi qu’un invité secret!

Dimanche 3 octobre
L’énergie risque d’être au plus bas. On peut donc se permettre de relaxer en après-midi et de garder ses dernières forces pour la soirée. Visons la décharge rock minimale, visons folk et visons le Petit Campus, où Lake of Stew, Drag the River et Cory Branan attendent les fans de country et de musique acoustique. Pour qui peut encore prendre de la distorsion en pleine poire, il y a aussi une orgie de shoegaze à la Casa del Popolo: Film School, Deprecation Guild et le combo local Receivers y prennent part. Enfin, en guise de dernier party, l’éclatante Big Freedia promet de faire bouger les derrières à l’Espace Réunion, avec Gobble Gobble et le projet local Un.

Ensuite, on dort pendant trois jours. Fiou!

Un incontournable? Mount Kimbie, le 2 octobre au Belmont avec Babe Rainbow.

 

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