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Un garçon fragile @ FNC: regard sur le monstre, regard sur l’humain

Oubliez l’homme vert à la grande carrure marchant statiquement bras droit devant, ramené à la vie par un scientifique écervelé. Pour son quatrième film, le cinéaste hongrois Kornél Mundruczó revisite le classique littéraire de Mary Shelley et délaisse la science-fiction pour une histoire à l’approche plus réaliste: un réalisateur (Kornél Mundruczó) cherchant l’acteur de son prochain film fait passer des auditions et tombe sous le charme naturel d’un jeune garçon de 17 ans (Rudolf Frecska). Voilà la proposition de Mundruczó pour mettre en scène la rencontre entre le créateur et la créature. S’enchaînent ensuite de lentes révélations sur l’obscure personnalité du jeune garçon qui commet des crimes sanglants et sur le lien indissociable qui unit le réalisateur à son acteur. Il est le père et lui le fils. On se retrouve dans l’approfondissement de la réflexion principale propre au roman à savoir qui est le coupable derrière ces actes monstrueux, la créature ou le créateur?

L’objet à la base est une pièce de théâtre présentée en France en 2008 et mise en scène par Kornél Mundruczó mais ne semble pas être affecté par le transfert du théâtre à l’écran. Kornél Mundruczó est un jeune cinéaste hongrois de 35 ans faisant partie d‘une relève à suivre. Son style cinématographique peut rappeler un certain Béla Tarr et le lien n’est pas que simple coïncidence puisque celui-ci a produit deux de ses films (Johanna, Delta). Pour apprécier ses long métrages, il faut être prêt à se lancer dans une expérience filmique qui peut s’avérer hermétique et difficile mais puissante. Les émotions passent plus souvent par des regards, des touchers, des gestes que par des paroles. Une poésie glauque porte ses récits. Un garçon fragile – le projet Frankenstein ne semble pas faire exception à ses prédécesseurs. Soyez averti que le film est rigoureux: il vaut mieux être en pleine capacité pour apprécier cette expérience particulière…

Un garçon fragile – le projet Frankenstein
Présenté au Festival du Nouveau Cinéma

Le 16 octobre à 12h30 | Cinéma Impérial | 1432, de Bleury
Le 21 octobre à 13h | Cinéma Quartier Latin | 350, Emery
nouveaucinema.ca