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The Glitch Mob: le compromis entre émotion et énergie

 

La scène mondiale de la bass culture est dans son propre continuum espace-temps. Il semble s’être écoulé trois infinis depuis 2009, année de la sortie triomphale de la mixtape Crush Mode de The Glitch Mob et l’âge d’or de la scène glitch-rap.

Depuis, la vague du dubstep a déferlé, des producteurs obscurs comme Daedelus, Flying Lotus et Nosaj Thing sont devenus des icônes de la «nouvelle électronique», ce qui semble avoir laissé bien peu de place au précurseur qu’a été The Glitch Mob, de même qu’à ses disciples.

Même de ce côté-ci de l’Amérique, la soirée mensuelle montréalaise consacrée au genre (Turbocrunk) a disparu et les principaux artisans ont changé de nom et/ou de style et/ou de ville (Rob Squire, alias Speakerbruiser, est à Vancouver, Hovatron fait le tour du monde sous un autre pseudonyme, etc.). Qu’en est-il à Los Angeles, lieu de genèse du genre?

«J’ai l’impression que la scène beat de L.A. commence tout juste à exploser: Thom Yorke est venu jouer deux fois à Low End Theory (soirée hedbomadaire d’«avant-rap», glitch, IDM, psychédélique…); Erykah Badu (alias DJ Loretta Brown) est souvent là», explique Ed Ma, dit edIT. «Nous nous sentons encore liés à cette scène, même si à cause des tournées, nous jouons beaucoup moins à Los Angeles que d’autres artistes regroupés autour de Low End et d’Alpha Pup, l’étiquette-mère de toute cette scène.»

D’ailleurs, quel nom utiliser pour décrire tout ce magma rythmique californien? «Au fil des années, j’ai tout entendu, d’aqua crunk à syrup pop en passant par glitch-hop, lazerbass, electronic rock ou même dubstep!»

Mafia mondialisée
Le trio de producteurs a beaucoup tourné. Le 23 juin marquait le début d’une troisième série de concerts en un an. «C’est toujours difficile de composer un spectacle. Quand nous sommes partis l’année dernière pour présenter Drink the sea, qui est un album à écouter plus qu’à danser, nous avons dû nous adapter rapidement au fait que les gens qui venaient nous voir voulaient danser», raconte edIT. «Mais là, je crois qu’on a trouvé la bonne formule pour présenter à la fois des moments plus émotifs et des gros bangers.»

Le spectacle qui s’arrêtera à la SAT devrait marquer aussi les rétines. «On a engagé Martin Philipps et John Maguire, les gars qui ont fait la pyramide de Daft Punk, la scène de Kanye West pour Glow in the Dark et la scène de Deadmau5 pour The Cube, afin qu’ils conçoivent l’aspect visuel de notre show. On voulait s’éloigner un peu des projections cinématographiques et avoir quelque chose d’un peu différent, de plus efficace!»

The Glitch Mob
27 juillet | SAT
1195, Saint-Laurent
avec Phantogram et Com Truise
www.theglitchmob.com