Aller au contenu
Le combo indie-pop The Drums ou le refus de la maturité

En anglais, on parle souvent du «sophomore slump» (chute de la seconde fois) pour parler du déclin vécu par de nombreux artistes au moment du crucial second album, après un premier chapitre remarqué.

La chose se produit quand le sujet tente de se réinventer pour éviter la répétition ou simplement par obéir à un caprice. Souvent, l’ambition débouche sur une impasse artistique et commerciale. Des exemples: MGMT, Franz Ferdinand, Gnarls Barkley, les Yeah Yeah Yeahs, Bloc Party, les Stones Roses, Clap Your Hands Say Yeah… La liste est longue.

Clairement, le combo new-yorkais The Drums refuse de suivre ce chemin. Son nouvel album, Portamento, paru début septembre, est en tous points semblables à son premier album éponyme lancé un peu plus d’un an auparavant: même son britpop et dramatique emprunté au Cure, Smiths, Orange Juice et autres The Wake; même naïveté adolescente; même facture sonore minimaliste, quasi lo-fi et trempée de reverb… Le premier album a décrit un modèle et The Drums continue de le suivre à la lettre.

Lors d’un entretien téléphonique, à l’aube de la première visite du groupe à Montréal, l’été dernier, le chanteur Jonathan Pierce avait prévenu que peu de choses changeraient dans le son du groupe. «Nous voulons être un groupe constant. C’est notre vision», m’avait-il dit alors.

«Nous savons que nous voulons garder les choses telles quelles sont. À nos débuts, nous avons dû composer avec plusieurs limites et aujourd'hui, je considère cela comme une bénédiction. C’est ce qui a défini notre son et c’est ce que les gens semblent aimer de notre groupe. Pourquoi devrions-nous changer quelque chose qui fonctionne pour nous? C’est vraiment dommage quand un band se dit: ‘’on peut faire ce qu’on veut, maintenant!’’ Quand tu peux faire ce que tu veux, c’est souvent le moment où tu commences à diluer tes idées. Avoir des limites serrées force à être créatif et de faire quelque chose de vraiment spécial.»

Cela dit, tout n’est pas resté entièrement au beau fixe dans l’univers des Drums. Au moment de pondre Portamento, le quatuor est devenu un trio avec le départ du guitariste Adam Kessler. Depuis, toutefois, il est devenu un quintette avec l’arrivée du nouveau guitariste Myles Matheny et du batteur Chris Stein.

The Drums
30 septembre | Il Motore
179, Jean-Talon O.
avec Veronica Falls
thedrums.com