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Inauguration de la Satosphère: sensations parallèles à bord de la sphère du futur
Crédit: Simon Gosselin

Dix mois déjà que je me suis rendue à la SAT pour y découvrir les bases de l’actuelle Satosphère, espace de simulation immersif qui fut le sujet d’un article du magazine d’hiver dernier. Pour un regard extérieur, il était encore ardu de visualiser le produit final. Mais pour Monique Savoie, «mère» de la SAT, et Louis-Philippe St-Arnault, directeur du développement immersif, on voyait bien que la Satosphère existait déjà, comme si leur imagination traçait les esquisses manquantes de la structure en construction.

C’est neuf mois plus tard que la Mecque des arts technologiques met au monde sa Satosphère, à travers l’expérience du spectacle Intérieur. Ici, l’objectif  est atteint: tous les sens sont stimulés, comme poussés à la limite par ce courant techno-artistique. Tout d’abord, grâce aux images panoramiques projetées à 210° dans l'hermétique cocon, interpellant le spectateur de tous les côtés. Également par un système audio extrêmement sophistiqué, composé de 157 haut-parleurs et 5 subwoofers, qui créé un environnement sonore spatialisé en 3D. Finalement, avec les dégustations insolites créées par le FoodLab, laboratoire culinaire du Sensorium.

 

Pièce contemporaine réalisée par Martin Kusch et Marie-Claude Poulin de kondition pluriel, Intérieur reproduit l’univers mental d’une femme qui bascule vers la folie. Alors que les divers épisodes de la mise en scène nous emmènent dans l’antre de son cerveau, puis dans divers états de conscience du personnage, la femme est confrontée à son alter-ego, et toutes deux reproduisent des sons cycliques et des mouvements de danse difformes. Cette détresse auditive et corporelle vient piquer le spectateur et le confronte à une certaine animalité qui dérange. Alors qu’il peut se sentir replié sur lui-même, comme interné dans une scène, la projection suivante est capable d'amener l'auditeur à des hauteurs infinies. Ainsi, que l’on aime ou pas ce que l’on voit, personne ne peut rester indifférent devant une telle expérience des sens.


Préparations dans le FoodLab – Photo: Simon Gosselin

Les créations culinaires, elles, ponctuent la pièce et s’harmonisent avec certains passages. Dans une scène émotionnellement ambivalente, on nous offre du saké aux billes de pamplemousse, alors que le bord du verre, saupoudré de poivre de Sichuan, nous engourdit les lèvres et la gorge. Pendant que l’immersion nous fait voyager dans une forêt lugubre (voir photo du début), on nous tend rituellement des bâtonnets de viande, dont le goût intense renchérit le caractère naturel et charnel qu'on associe aux bois. C’est seulement après que j’apprends que la viande en question était du cœur de canard… Ici, qu’on se le tienne pour dit: aucune limite n’est infranchissable pour interpeller le public.

Lors des prochains mois, l’espace de simulation dédié aux créateurs sera investi par toutes les disciplines. Musique, danse, théâtre, cinéma… un avenir large de possibilités s’ouvre grâce à cette ambitieuse Satosphère, qui est désormais remise entre les mains des artistes pour le plaisir des Montréalais.

 

SAT | 1201, St-Laurent
Intérieur | Du 13 au 15 octobre
À venir:
Projection du film immersif 360° Six Mil Antennas dès le 19 octobre
Halloween: "Party de la mort qui tue" présenté par Neon & Highfood le 29 octobre