J'suis en beef avec MétéoMédia.
À chaque année, vers la mi-février, j'ai ce rituel qui commence. Quand j'ouvre ma télé, je dois systématiquement me rendre sur son poste pour m'alimenter d'espoir, savoir à partir de quel moment je vais pouvoir ressortir mon vélo et/ou tout simplement retrouver ma joie de vivre. Je connais les deux tounes des prévisions locales par cœur, j'peux même t'en siffler une. Voilà.
Bref, je suis de ceux qui souffrent de dépression saisonnière dû au manque de lumière.
Janvier est un tueur silencieux, un bon trompeur, même. Il me laisse croire qu'il n'est pas responsable de mon humeur maussade, que cette vivacité qu'on me connaît à l'habitude n'est qu'illusoire pendant les trois autres saisons. Il grille graduellement mon ampoule intérieure, mais laisse la lourde tâche au mois suivant de m'en informer.
C'est là qu'entre en jeu la deuxième semaine de février. Celle là, elle me donne des flashback de tous mes souvenirs comportant du gazon, spécialement, en pleine canicule. Dans un festival, tiens. C'est là que j'mange un coup d'genou dans 'face, que j'allume que la vie suck, temporairement. La bonne nouvelle? Ça achève. Ou non. La mauvaise? Moral crissement bas pis j'viens d'comprendre ce qu'il m'arrive, et par dessus tout, c'est hors de mon fucking contrôle. Je dois attendre. C'est donc pour ça que j'ai confiance aveugle en MétéoMédia comme dernier recours. C'est un peu mon Doctissimo d'la température, finalement.
Mais moi, je ne m'indigne pas de ses prévisions à court terme. Nope, beaucoup trop facile. C'que j'veux c'est qu'on m'dise ce qui est normal ou non à ce temps-ci de l'année, point. Même s'il fait -20, j'veux savoir qu'en ce moment, il devrait plutôt faire 6, par exemple. Ça, c'est rassurant pis ça m'aide à me situer dans la saison. Ça donne espoir, un peu. Mais là, mon beef avec MétéoMédia, c'est qu'à la mi-février, il m'a charmé avec sa crisse de campagne pro-printemps. Je le sentais aussi enthousiaste que moi, Réjean Ouimet. Il était certain hors de tout doute que l'hiver tirait à sa fin. Jusqu'à c'que les tempêtes de neige s'enchaînent, à la fin du mois…
« FINALEMENT, LA NEIGE TANT ATTENDUE!! », qu'on m'a dit.
MétéoMédia venait de prendre position en faveur de l'hiver. Pire, il prétendait tout bonnement qu'on l'espérait, comme si notre relation avec le printemps hâtif n'avait jamais eu lieu. No joke, j'me sentais trahi. Ça te tentait pas d'prendre cette bordée de neige comme si tu venais d'te faire crisser là, genre? Ça me dérange pas que tu te trompes des fois, c'est pas ça l'problème. Toi pis moi, on était sur la même longueur d'onde jusqu'à c'que tu décides de prendre pour le camp ennemi, lui qui venait de take over le pays. Pis t'en as fait la promotion pas rien qu'un peu de cette tabarnack de neige, soit dit en passant.
PS: Le soleil n'est pas un facteur suffisant pour que tu me qualifies ça de BELLE JOURNÉE, quand il fait -45, Gisèle Quiniou!!
Je déteste MétéoMédia. Pour l'instant.