Trois ans après l’excellent Dans la nature jusqu’au cou, le modeste combo montréalais a appliqué une couche de peinture à son indie-folk échancré, accroché quelques décorations et ouvert grand les fenêtres avec vue sur le ciel étoilé pour cet exercice de style à saveur nocturne. Avec l’arrivée de Mathieu Charbonneau (The Luyas, Torngat) comme quatrième membre au baryton et claviers, la participation de l’ingénieur Mark Lawson (Arcade Fire, Timber Timbre) au mix de même qu’un ton général légèrement plus soigné, le son du groupe est un peu ici sur son 36 – plus plein, orchestré –, mais Dieu merci, Avec pas d’casque n’a en rien perdu son côté intimiste, direct. Habillage mis à part, le chanteur et guitariste Stéphane Lafleur se montre aussi inspiré, éloquent que toujours et ajoute ici plusieurs perles à un répertoire déjà impressionnant avec «La journée qui s’en vient est flambant neuve», «Apprivoiser les avions», «Talent» et surtout «Les oiseaux faussent aussi», chacune recelant trop de bons vers pour être énumérés ici («T’es un gala à toi toute seule/je garde le vestiaire»). Avec pas d’casque se montre ici en pleine possession de ses moyens et continue de porter, via son naturel désarmant et la plume de Lafleur, le flambeau d’une certaine différence montréalaise. Le 22 mars au Cabaret du Mile-End.