Après Gotye, c’est au tour de la voix féminine du tube «Somebody That I Used to Know» de montrer aux Nord-Américains ce qu’elle a dans le ventre. Tout comme l’auteur de la chanson, Kimbra est en temps normal à mille lieues de la pop branchée du tube qui l’a fait découvrir. Originalement lancé en août 2011 en Australie (et légèrement modifié pour sa version nord-américaine), Vows est plutôt une déclaration d’amour à la pop jazzy et teintée de soul qui avait cours dans les années 80. Souvent, l’album rappelle Shakespears Sister ou les Eurythmics. Le goût de la chanteuse pour les fantaisies vocales évoque aussi parfois Camille ou Björk. Tout comme Gotye, Kimbra ne se gêne pas pour beurrer plusieurs couches de lustre sur sa pop, ce qui donne parfois des résultats engageants et lumineux («Cameo Lover», «Good Intent»), parfois un peu indigestes («Plain Gold Ring»). Malgré son côté hyper commercial, Vows est un album atypique et intéressant, mais on doute qu’il parvienne à implanter Kimbra chez nous.