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Timber Timbre, Lisa LeBlanc et Ponctuation donnent le coup d’envoi au dixième FME

D’une manière typique du fameux rendez-vous musical du Nord, on est entré dans le vif du sujet dès les premières minutes de ce dixième Festival de musique émergente d’Abitibi-Témiscamingue (FME), le 30 août à Rouyn-Noranda. Dès 20h, on avait déjà le choix entre deux intéressants premiers programmes.

J’ai pour ma part amorcé le bal avec David Simard à l’Agora des arts, une ancienne église convertie en salle de concert (trop chaude, mais à l’acoustique riche). Le Vancouvérois,  qui s’est fait connaître durant ses années à Montréal, a donné un set bref, mais bien convaincant à en juger par l’accueil. Il n’était accompagné que de sa guitare et de la radieuse Brie Neilson (des Unsettlers, mais également artiste solo dont on attend le premier album dans quelques semaines). Son espèce de folk jazzy et bluesé ne s’en trouvait nullement diminué. Le jeune homme a des chansons exceptionnelles, au cachet bien vintage, mais pas passéiste, qu’il livre d’un chant chaud et souple, plein de torpeur. C’est bien dommage qu’il ait quitté Montréal pour retourner à Vancouver.

Juste à côté, au beau milieu de la septième rue, Lisa LeBlanc faisait son truc en plein air. Égale à elle-même, la jeune femme s’est montrée chaleureuse, ludique et électrique. C’est déjà une habituée de Rouyn, elle qui se produisait dans un autre festival il y a tout juste quelques mois. Le public, clairement, la connaissait bien. La septième rue était pleine et le spectacle affichait complet, chose rare pour un concert extérieur, même à Rouyn me disait-on. En cours de route, l’équipe de l’Acadienne lui a apporté une surprise: un disque d’or pour ses 40 000 copies vendues de son album homonyme. Elle s’est montrée surprise et touchée jusqu’à en bafouiller.

Le clou de la soirée a toutefois été la petite messe noire de Timber Timbre à l’Agora des arts. Taylor Kirk a encore révisé ses arrangements depuis le gros concert de décembre 2011 à l’église Saint-Jean Baptiste, à Montréal. Outre ses nouveaux adjuvants au piano, à la batterie et à la contrebasse ‒ la richesse gagnée grâce à eux est déjà considérable ‒, le mystérieux personnage joue maintenant d’un hybride à deux manches(!) de guitare baryton (un instrument souvent utilisé en surf et en country) et de guitare électrique normale. Voilà qui ajoute un assortiment de basses fréquences bienvenues dans la musique de Timber Timbre (de même qu’un méchant look). Une redite améliorée du concert donné au dernier Festival de jazz (que j’ai manqué), disait-on.

Aussi, qu’est-il arrivé à Taylor Kirk depuis un an? Jadis farouche et effacé, ce dernier prend désormais beaucoup plus de place sur scène. Il n’est plus assis et caché à l’arrière, mais bien debout, bien au-devant, et va même jusqu’à blaguer et à badiner avec le public. Dans tous les cas, une expérience magique et hors du temps avec un de ces rares groupes qu’on est certain de réécouter dans vingt ans.

Après une petite pointe du côté de Qualité Motel au Petit théâtre (faut vraiment être dans le mood pour les apprécier, ceux-là), on a terminé la soirée avec le duo Ponctuation (en photo), de Québec, au Cabaret de la dernière chance. Quel groupe rock exceptionnel que voilà! Que deux sur scène, mais jamais l’ombre de l’impression qu’il manque quelque chose. Les chansons rentrent au poste, l’attitude rock est irréprochable et le chanteur et guitariste Guillaume Chiasson a un jeu de six cordes atypique et emballant qu’il fait plaisir de recevoir en pleine figure.

Le message semble être bien passé chez les festivaliers locaux, mais moins chez les gens de l’extérieur. C’est à se demander ce que ça leur prend. 

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