Aller au contenu
Une nouvelle boutique de l’Atelier ¾ fort s’installe sur le Plateau, entrevue avec les créateurs

Une visite chez ¾ fort, ça donne envie de défoncer les murs pour voir ce qui se cache derrière. Ça donne aussi, surtout, le goût de s’entourer de «vrai». L’équipe de six personnes, chapeautée par Éloi Ménard et Francis Rollin, construit du beau neuf avec du beau vieux. Depuis trois ans, dans leur atelier du quartier St-Henri, ils font du design d’intérieur et des meubles sur mesure audacieux, responsables et authentiques.

Depuis le mois dernier, les entrepreneurs ont un deuxième pignon sur rue sur Rachel Ouest. Le nouveau local de ¾ fort, à leur image, est un véritable 3 pour 1: c’est une boutique, une salle de réunion et, comme sideline, un musée d’artefacts vintage trouvés dans les maisons où ils travaillent. La nouvelle boutique est le lieu idéal pour s'imprégner de leur travail… et de leur folie!


Éloi Ménard, Francis Rollin et Émilie Schoofs; photos Nadèje Taront

«L’atelier dans St-Henri était moins pratique pour montrer ce qu’on fait», explique Francis Rollin. À la nouvelle boutique, les clients peuvent voir (et toucher) les oeuvres, ce qui permet ensuite aux designers de mieux s'adapter à leurs besoins. «Souvent les gens sont attirés par un objet, mais réalisent que les dimensions ne fonctionnent pas pour eux. Ici, on peut élaborer un meuble sur mesure», explique Éloi.

Allergique à tout ce qui est faux et ce qui fait «semblant d’être» (oh-hum PVC), l’équipe prône le «vécu», alias les défauts et les particularités des matériaux avec lesquels ils travaillent. «Si on trouve une planche de bois avec des marques de clous, c’est ce côté de la planche qu’on va choisir mettre en valeur», lance Françis Rollin. ¾ fort récupère principalement ces matériaux à même les chantiers de construction où ils travaillent. «Il nous arrive d’acheter des matériaux parce qu’à un moment donné, on a fait le tour des granges à Montréal, mais le but c’est de recycler le plus possible», précise Éloi Ménard.

Au fil du temps, quelques objets qu’ils créaient pour des décors sont devenus des pièces-signature, comme les lumières à suspendre, les tablettes en planche de bois et les bibliothèques custom. «Ces objets sont devenus notre langage», explique Françis.

Les hommes et la fille (Émilie Schoofs, designer) de ¾ fort n’ont pas peur de creuser pour trouver ce qui se cache derrière le gyproc et le prélart qui brille. «Souvent, on trouve des planchers de pin et des murs de briques en démolissant. À l’époque, on cachait ces matériaux parce qu’ils étaient considérés comme des matières moins nobles», affirme Francis.

Les gens qui approchent l’atelier sont d’abord plus attirés par son style de design que par le côté écolo: «Nos clients sont souvent issus du milieu du design, sinon ce sont des gens ouverts d’esprit avec une vision artistique. Notre côté écolo passe souvent en deuxième, quoique c’est un plus pour eux», explique Éloi. «Nos clients sont beaux aussi!», lance à la blague Émilie, fière représentante de la gent féminine, à l’atelier.

Psss: Si t’es vendu et que t’aimes les outils, ¾ fort a aussi des t-shirts à vendre. Émilie fait aussi des bijoux avec de vieux clous (propres) et des hameçons. Je crois que c’est dans leur plan de «domination mondiale », mais je ne peux pas en dire plus, on m’a demandé de garder le secret.

 

Atelier ¾ fort | 77, Rachel O.
514.925.2713

Plus de contenu