Quiconque s’est intéressé à l’album Carrion Crawler/The Dream, de Thee Oh Sees, ainsi qu’aux emballants concerts à deux batteurs qui l’ont entouré devrait tendre l’oreille au groupe du second batteur en question, Lars Finberg. Celui-ci dirige depuis 1999 le combo de Seattle The Intelligence, dont voici le septième album. Moins garage que Thee Oh Sees, l’affaire n’en demeure pas moins reliée aux tapageurs Californiens dans l’esprit comme dans le son. Même fascination pour le post-punk de Devo et des B-52s, même dosage d’assauts rock cinglants et d’éléments pop irrésistibles. Chez The Intelligence, cependant, la facture est un peu plus léchée, les riffs sont plus angulaires et le ton général, plus cérébral, voire fin-finaud, comme en témoignent la longue introduction théâtrale de l’album («I Like L.A.», où Finberg monologue longuement sur fond de machine à rythme avant de présenter son groupe) ainsi que des titres comme «Hippy Provider», «Evil is Easy» et «Reading and Writing About Partying». Humour, muscle, cachet vintage, bonne réalisation… Everybody’s Got It Easy But Me renferme tous les ingrédients essentiels du bon disque rock. Le 13 octobre au Il Motore.