J’expérimente en ce moment un concept relationnel au nom particulièrement quétaine : être vrai. (Est-ce que l’italique rend ça un peu moins quétaine?)
Mon but étant d’être à contrecourant de toute la bullshit dans laquelle on patauge constamment dans la grosse piscine du dating et des relations amoureuses en général. Exemple? Ne pas faire semblant de chercher du long terme alors qu’on ne cherche qu’à se mettre. Ne pas dire à l’autre qu’on va la rappeler quand on voit bien que ça ne clique pas pantoute.
En gros : ne pas jouer la game. Être vrai, intègre et authentique. Et avoir du cœur.
Ça paraît simple comme ça, mais ça demande pas mal d’ajustements. Il ne faut pas seulement faire comme ces weirdos fiers de ne pas avoir de filtre. L’idée n’est pas d’être un égocentrique désagréable dépourvu d’empathie, l’idée est d’avoir des relations qui ont du sens afin d’ultimement trouver… le bonheur! (Rien de moins!)
En partant, il faut savoir ce qu’on cherche. Quel genre de relation et avec quel genre de personne? Cette étape peut demander un peu d’introspection. Est-ce qu’on file pour le couple traditionnel et fusionnel ou bien un truc complètement champ gauche comme se trouver quelqu’un de cute pour frencher dans le métro quand on revient du badminton? Tant que c’est authentique et sincère, c’est legit. De toute façon, à cette étape du processus, t’es la seule personne à pouvoir mettre de la bullshit dans l’engrenage.
Une fois que t’as déterminé ce que tu cherches, il faut que ça se sache. Et ce ne sont pas les tribunes qui manquent. Il y a des agences de rencontre, des apps de guidoune à la Tinder, des blogues, Facebook, Twitter, whatever! Tu peux même passer des flyers à l’épicerie ou faire des pitchs durant les party. Tant que tu l’assumes. Mais si tu profites du mariage d'un ami pour dire que tu te cherches des belles jumelles à rimjober, ça peut créer un malaise.
C’est lorsqu’on rencontre enfin quelqu’un de potentiellement compatible que ça devient intéressant. Au début, c’est bizarre parce qu’on est vraiment habitué à se mentir. En fait, juste en disant qu’on recherche une relation vraie, ça sonne déjà un peu faux. Ça donne lieu à plein de situations bizarres.
Dude honnête : Désolé, cette semaine, je ne suis pas dispo.
Fille sceptique : T’sais, tu peux me le dire si tu veux rien savoir.
Dude honnête : Je le sais, bébé. Mais cette semaine, je peux juste pas.
Même dans les compliments, on doute.
Fille honnête : T’as vraiment le plus beau scrotum que j’ai jamais vu.
Dude sceptique : Pffff, je suis sûr que tu dis ça à tous les scrotums!
Bien sûr, mentir est souvent plus tentant quand on doit dire des trucs déplaisants. Quand vient le temps de flusher quelqu’un, qu’est-ce qui est plus facile entre :
- Dire à l’autre que c’est terminé et encaisser sa réaction passionnée.
- Dire à l’autre « je te rappelle bientôt, bébé! » et se pousser en taxi en l’unfriendant sur Facebook.
Sans compter que souvent, les crosseurs fourrent plus, donc on a envie de les imiter. Sauf qu’à la longue, ces comportements un peu wuss nous rendent tous fous et amers! C’est pour ça que j’ai eu envie d’essayer autre chose.
Ça fait tellement de bien quand on tombe enfin sur quelqu’un de réceptif à tout ça. Éventuellement, le mode vrai devient réciproque et on se ramasse à devoir gérer nos vérités respectives. Ça demande pas mal d’intelligence et de bonne foi, mais la fois où ça marche, la fois où t’obtiens exactement ce dont t’avais envie en te sentant parfaitement toi-même, c’est particulièrement grisant. Et tu te demandes vraiment pourquoi t’as enduré toute cette bullshit superflue si longtemps.