Sous la demande de Ivan Cavallari, directeur artistique des Grands Ballets, c'est Annabelle Lopez Ochoa qui a réalisé cette prouesse de nous garder en haleine, plus de deux heures durant. L'histoire se passe à Chicago et présente trois clans de la mafia. Elle a pour protagoniste le parrain Carbone, Marcin Kaczorowski, et sa famille, plus spécifiquement sa fille adorée Rosalia, la brillante Anya Nesvistaylo. Ce clan, de rouge vêtu, est tout à la fois sanglant, cruel, protecteur et chaleureux.
La première partie du ballet se concentre surtout sur le clan Carbone et l'union de deux familles rivales au travers du mariage de la fille du parrain. Le mariage sera l'occasion d'un meurtre et débouchera ainsi sur la narration dansée d'un univers cruel fait de vies rues, familiales, de repas autour de pastas, et de complots à Las Vegas sous fond de sexe, drogue et argent.
Entre lourdeur et candeur, fureur et douceur, ruptures et mariages, assassinats et naissances, le portrait est complet. Au sein de cette intense fougue, quatre ombres planent sans cesse sous une menace, nous rappelant que la mort fait ici partie intrinsèque de la vie mafieuse, et qu'elle est avant tout une question d'honneur.
Ce ballet a été notre surprise de l'année, un bonbon acidulé, un bonheur pour les yeux. Bravo, bravissimo à Vendetta!
jusqu'au 2 juin,
Théâtre de Maisonneuve, Place des Arts
Crédit photo: Sasha Onyschenko.