Le magasin est une vitrine inusitée et figée dans le temps qui témoigne d’un système commercial en profonde métamorphose. Le public/client est invité à admirer les éléments qui la composent : présentoirs rotatifs, marquise clignotante mystérieuse, socles d’allure antique et rideaux baroques. Tout à coup, une chorégraphie de textures, de tissus et d’ambiances lumineuses se déploie devant lui. Un ballet hypnotique d’objets du quotidien. Ce petit théâtre commercial se transforme alors en un spectacle grandiose. Pour une dernière fois, Le Magasin danse la plus belle de ses danses, son chant du cygne. Face à l’explosion de la vente en ligne, les commerces, souvent désertés, se démènent pour survivre, ferment parfois leurs portes, ce qui transforme du même coup toute la vie d’un quartier.
Le spectacle est né d’une fascination pour ces lieux désolés qui recèlent un potentiel poétique et scénographique extraordinaire. Ici, Le Magasin devient personnage. Cette performance, sans texte ni comédien, mis à part une manipulatrice discrète, évoque la finitude, mais également la résilience et la renaissance.
Ce spectacle d’objets d’une grande poésie offre une réflexion sur la mémoire et les répercussions des changements sociaux à travers le prisme des objets et des lieux oubliés. Pour sa première œuvre en tant que créatrice, la scénographe chevronnée Odile Gamache met en lumière des objets évocateurs qui s’animent sous nos yeux.