Une performance solo qui célèbre l’importance de l’amour, de l’art et de la résilience. Le chorégraphe-soliste José Navas continue de danser sa vie sur scène, comme il le fait depuis quarante ans. Il offre une nouvelle oeuvre dans la lignée de ses créations solos, empreintes de sobriété, d’abstraction et d’intensité. Ce solo exploite un peu plus encore la richesse de la maturité de Navas, pour créer une oeuvre chorégraphique personnelle, sensible et d’une grande musicalité. AVES se déploie dans une suite de solos qui invitent le public à une rencontre intime avec l’artiste dans un dévoilement inédit de son histoire personnelle avec le chorégraphe regretté Bill Douglas. Les deux artistes se sont rencontrés et ont vécu ensemble à New York, puis à Montréal. Ils ont partagé leur vie et leur art jusqu’à la mort de Douglas des suites du sida en 1996. L’aboutissement de cette relation artistique, While Waiting (une pièce chorégraphiée par Douglas et interprétée par Navas), a été récompensé en 1994 par un Bessie Award / New York Dance and Performance Award). Navas s’engage corps et âme sur une simple scène ouverte, mettant en mouvement des musiques de Bach, PJ Harvey, Billie Holliday, Dorothy Moore, entre autres. Il renouvelle sa collaboration de longue date avec le concepteur d’éclairage Marc Parent et la conceptrice de costumes Sonya Bayer. AVES est un véritable rituel de danse lumineux, fondé d’espoir et d’optimisme. Une façon pour Navas de rendre hommage à Douglas.

L'École de danse contemporaine de Montréal présente le spectacle Danses d’hiver, mettant en vedette la cohorte de deuxième année. À mi-parcours de leur formation artistique, les interprètes seront sur scène avec des pièces d’Andrea Peña et d’Amara Barner.

Fusion habile de la danse, du design industriel et de l’esthétique queer, Bogotá d'Andrea Peña & Artists marquait l’ouverture de la 17e Biennale de Venise. Une œuvre d’envergure, radicale et novatrice. Chorégraphe au parcours hybride conjuguant la danse et le design, Andrea Peña est réputée pour ses créations conceptuelles rigoureuses, pensées comme des installations, où le corps dialogue avec la matérialité. De double origine canado-colombienne, elle revisite ici ses racines latino-américaines avec un regard résolument postcolonial. Fruit d’un travail avec neuf interprètes et une quinzaine de collaborateur·rice·s, Bogotá restitue le paysage grouillant et extrêmement contrasté de la capitale colombienne, où se mêlent chaos, résilience collective et créativité effervescente. S’inspirant du baroque latino-américain et du réalisme magique ancestral dans une perspective queer, l’œuvre plonge ainsi dans les thèmes de la mort et de la renaissance si profondément ancrés dans cette culture. Viscéral, transgressif et envoûtant, un pari audacieux, à mi-chemin entre la performance scénique et le théâtre dansé, qui repousse toutes limites!

Chaos ardent Après nous avoir offert un « Hamlet » entre danse et théâtre aux côtés de Robert Lepage, le chorégraphe Guillaume Côté met le feu aux poudres dans sa toute nouvelle création pour neuf interprètes. Puissante métaphore, « Burn Baby, Burn » aborde un sujet brûlant d’actualité : les changements climatiques et la nécessité d’une prise de conscience collective. L’œuvre interpelle sur l’urgence d’agir pour un avenir durable. Avons-nous atteint le point de bascule? s'interroge Guillaume Côté. Et si cette flamme qui brûle en nous pouvait être utilisée à bon escient? Le feu, avec sa passion et son intensité — arme à double tranchant, capable de nous consumer comme de nous inciter à bouger —, est le fil rouge de cette danse exacerbée, tantôt joyeuse et insouciante, tantôt d’un crescendo implacable. D’une beauté et d’une énergie revitalisantes, « Burn Baby, Burn » invite à empoigner le présent à bras-le-corps et à ouvrir la voie à des lendemains qui dansent.

Dans cette première pièce de groupe d’Anne Plamondon, la chorégraphe s’en remet au corps ; ce refuge d’une intelligence infinie, de vérité et de beauté. Véritable ode à l’espoir, cette œuvre transporte ses interprètes dans un langage aux multiples influences nourri par une force vitale nécessaire au vivre-ensemble, en réponse à une communauté en quête de sens. Projet rassembleur, les sept interprètes s’exposent, se confrontent et s’abandonnent pour donner vie au pouvoir de leur corps lorsqu’unis dans le mouvement.