À NIGHTLIFE.CA, nous vous parlons souvent d’établissements qui ouvrent leurs portes dans le Vieux-Montréal, Griffintown, La Petite-Bourgogne, Hochelaga-Maisonneuve, le Plateau ou encore le Centre-Ville. Cela faisait donc un petit bout de temps que je ne m’étais pas rendue dans le Village pour y découvrir un nouveau resto. L'attente en valait la peine puisque Le C, ouvert depuis janvier dernier dans les murs de l’Usine C, un centre de création et de diffusion, m’a vraiment séduite.
Le C, c’est une lettre qui résume bien l’endroit, à savoir l’Usine C et la Culture qu’elle représente, mais aussi les mots Cuisine, Catalan (l’origine du Chef), Contrebandiers (maison d’importation associée au projet) et Concept dans son ensemble. Très sympathique, ce concept nous invite, dans un décor à la fois urbain et chaleureux parfaitement intégré dans le centre de création, à déguster une cuisine espagnole authentique, des cocktails et des vins succulents, ainsi que des produits exclusifs.
Aux commandes de ce projet, quatre hommes : les deux partenaires de la maison Les Contrebandiers, qui importe vins, alcools et produits particuliers espagnols (comme de la fleur de sel noire et la bière brassée à l’eau de mer), le chef Luis Lion, qui a grandi au sein d’une ferme dans les Pyrénées espagnoles et a appris son métier sur le terrain, notamment dans des restos étoilés, et enfin Tom Albany, arrivé récemment de France et fort d’une belle expérience en service et bar.
C’est tout d’abord à un accueil amical que nous avons affaire dès que nous entrons dans le resto, qui compte une cinquantaine de places. Sur l’ardoise au mur, une liste de cocktails parmi lesquels il est difficile de choisir. J’opte pour le Bacardi Blossom, constitué de rhum Bacardi, de Pimm’s, de jus de lime et de St-Germain, qui se révèle à la fois frais, équilibré et aromatique. Puis, je goûte au Mezcal Sour, qui grâce au blanc d’œuf utilisé dans sa recette avec du citron, ainsi que du sirop simple et de thym, me ravit car je m’attendais à un résultat beaucoup moins soyeux, fumé et élégant. Et si Tom Albany refuse de se faire appeler mixologue, c’est tout de même un excellent barman.
Le menu, pour sa part, comporte un choix intéressant de Para Picar (pour grignoter), Las Raciones (petits plats), Los Platos (plats), desserts maison, en plus des incontournables paellas, qui sont aux Espagnols ce que la quiche est aux Français et la sauce à spag aux Québécois. Ce n’est pas compliqué, il en existe autant de versions que de localités en Espagne !
Il me tarde donc de découvrir celle du chef Luis, mais avant d’y sombrer, je goûte à du maquereau en escabèche, c’est-à-dire mariné pendant deux jours dans un mélange de légumes, huile d’olive et épices. Il s’avère tendre et parfumé, même si je me serais attendue à y retrouver un peu plus de sel ou d’acidité. Puis, je teste les croquettas du jour (le chef varie les garnitures), à ne pas confondre avec les croquettes d’ici ou portugaises, puisque cette forme espagnole contient automatiquement de la béchamel. Effectivement, en bouche, le résultat est nettement plus onctueux, enveloppant, avec un peu moins de texture qu’à l’habitude, mais le mariage s'avère réussi avec les petites sauces d’accompagnement.
Nous passons enfin aux choses sérieuses avec la paella du chef, servie dans un gros caquelon en fonte. Autant le dire tout de suite, les portions sont généreuses comme le veut la tradition. « Le riz est bon dès la première assiette, mais il est parfait dans la seconde », résume d’ailleurs Luis Lion. Et comment refuser d’en prendre deux fois quand on a affaire à un si bon plat, dans lequel on retrouve, en plus du riz mouillé au safran espagnol, du poulet, des crevettes, des moules, des fruits de mer et du lapin? Eh oui, du lapin parfaitement cuit et qui ajoute une petite touche viandée intéressante à l’ensemble. Miam, un vrai délice, surtout arrosé d’un délicieux verre de Chardonnay-Verdejo Crash White de la maison Ribera de Guadiana.
Il ne reste plus vraiment de place pour le dessert, mais je succombe quand même aux petits rochers noix et chocolat (peu sucrés et plus noix que chocolat) et à un verre d’une liqueur d’orange divine et toute légère (seulement 7% d’alcool) développée spécialement pour Les Contrebandiers. Un duo parfait pour finir ce repas gargantuesque, mais que je prendrai aussi très volontiers sur la grande terrasse à venir (plus de 70 places) au mois de mai dans la cour privée de l’Usine C. Il me tarde!
Le C
1901, De La Visitation, Montréal
(514) 521-6002
www.restolec.com