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Victime de la porn: la signature éjaculatoire

Jamais je ne pensais citer Denise Bombardier dans une chronique Victime de la porn, mais je me dois de lui donner le crédit, puisque c’est de sa bouche que j’ai entendu pour la première fois l’expression « signature éjaculatoire ». (Je l’avoue, j’avais aussi envie d’en parler pour la voir dans le montage graphique.) Ça surprend, étant donné qu’on connaît mieux Denise comme animatrice ou chroniqueuse intellectuelle que pour sa capacité à snowballer trois gars dans une ruelle.

(Oui, snowballer, ça manque de classe, mais c’est le meilleur lien que j’avais avec le temps des fêtes. Une autre preuve que le temps des fêtes et la porn, ça n’a jamais fait bon ménage.)

Dans la porn, l’éjaculation est d’une importance capitale. C’est le symbole ultime de la domination. C’est pour ça que, trois fois sur quatre, l’éjaculation termine sa route dans le visage d’une nymphette soumise qui fait son possible pour avoir l’air enthousiaste. C’est l’éjaculateur qui mène.

Aussi, l’éjaculation sert à prouver que la pornstar est venue pour vrai. C’est une preuve qu’elle a réellement eu du plaisir. Une preuve que ce n’était pas fake. Comme si un cumshot prouvait que tout le reste était vrai.

C’est aussi ce qui marque la fin de l’acte sexuel. C’est extrêmement rare de voir un homme venir plus d’une fois dans un film de porn. C’est l’équivalent du réalisateur qui crie « ….aaaaaaaand scene! »

Au-delà de ça, personnellement, je n’ai jamais compris tout ce qui entoure l’éjaculation dans le monde de la porn. Premièrement, venir « à l’extérieur » de la fille, ça donne un feeling plutôt ordinaire. Pas qu’un orgasme soit déplaisant, mais mon point est : si je veux me branler, je peux le faire tout seul. Ce sont les orgasmes « à l’intérieur » de la fille qui sont spéciaux.

Au lieu de mettre l’emphase sur le sexe, le plaisir et l’orgasme, on retourne toute l’attention et l’emphase sur la petite liqueur séminale. Je ne comprends pas.

On se passe ça d’une bouche à l’autre, d’autres se gargarisent avec, d’autres veulent en recevoir sur les pieds, d’autres en sniffent (oui oui!), mais le classique, c’est que la fille prend tout dans la bouche, se fait faire un zoom in, et, une fois qu’on a bien vu tout ça en gros plan beaucoup trop longtemps, là, elle avale.

Big deal!! Qui n’avale pas en 2010, sérieusement?

Dans la vraie vie, c’est le plaisir qui compte. Je me fous bien du symbole de domination, du jet spectaculaire à la Peter North ou du fait que la fille me prouve qu’elle est game, cochonne et capable. Je suis reconnaissant que la fille avale pour une seule raison: elle garde sa bouche sur mon truc plus longtemps.