Difficile de dire si Indochine est intemporel ou paresseux. Une chose est certaine: le groupe n’a pas peur du cliché. Faire rimer «moi» avec «toi» sur des synthés de chorale d’enfants et du reverb à ne plus savoir quoi en faire… Nicola Sirkis fait depuis longtemps du Indochine à numéros et le résultat est donc pratiquement toujours le même. Du moment où on est un peu sensible aux airs accrocheurs et aux progressions d’accords typiques du groupe, on peut trouver ça cheap, cheap, cheap, mais on tape quand même du pied. Black City Parade en est la nouvelle itération. On sent ici une certaine contamination par M83 et un certain relâchement dans la concision (durée moyenne: 5:30!). Certaines pièces gâchent leur promesse dès l’arrivée du refrain, les autres attendent de s’être lourdement essoufflées avant de se terminer, mais ces dernières pourront être sauvées par la création d’un «radio edit». L’appréciation de l’album est, encore plus qu'ailleurs, étroitement liée à l’appréciation du groupe comme tel. La vraie note n'est pas de 2.5/5, mais plutôt autant 1/5 que 4/5, puisque Black City Parade est un album qui ravira les fans et ennuiera profondément les autres.