Anne-Marie Cadieux se prête à un exercice sur la représentation théâtrale dans «L’Homme atlantique (et La maladie de la mort)»
Geneviève Vézina-MontplaisirAprès avoir été présentée dans le cadre du Festival TransAmériques et s’être promenée en France, la pièce L’Homme atlantique (et la maladie de la mort) de Christian Lapointe, d’après les textes de Marguerite Duras, atterrit à l’Usine C. Dans cette mise en abyme de la création explorant les relations amoureuses, Marie-Thérèse Fortin, le comédien français Jean Alibert et Anne-Marie Cadieux jouent à faire un film dans un dispositif scénique où se mêlent théâtre et cinéma. Nightlife.ca s’est entretenu avec Anne-Marie Cadieux sur cette réinterprétation singulière de deux textes de Duras.
Si la comédienne a décidé de se prêter au jeu orchestré par Lapointe, c’est tout d’abord parce qu’elle adore la plume de Duras, mais aussi parce qu’elle avait envie de partager la scène avec Marie-Thérese Fortin! «Aussi surprenant que ça puisse l’être, Marie-Thérèse et moi n’avions jamais travaillé ensemble! confie Cadieux. J’avais vraiment envie de cette rencontre.»
Dans la pièce, Marie-Thérèse Fortin interprète une réalisatrice qui guide deux acteurs (Jean Alibert et Anne-Marie Cadieux). Elle devient un peu le double de Duras, elle les contrôle, les dirige. Ils sont l’Homme et la Femme de Duras et le spectateur devient le témoin privilégié du plateau de tournage où ils évoluent et où se déploie ce récit à trois voix liant les textes de L’Homme atlantique et de La maladie de la mort.
Crédit: Yan Turcotte
«On est au théâtre, mais on est filmé en direct, on se double, décrit Anne-Marie Cadieux. L’approche formelle de la pièce est très intéressante. C’est fascinant de voir comment ça se déploie. Il y a un rapport au théâtre et au cinéma qui est questionné par une mise en abyme assez spéciale.»
Pour l’actrice, cet exercice sur la représentation théâtrale est des plus captivant car il lui permet d’aller puiser dans différents registres de jeu. «C’est très intéressant ce dédoublement d’actrice! On est presque dans le non jeu, explique la comédienne. C’est comme si on racontait l’histoire singulière de cette femme et de cet homme au public. De par la force de l’écriture de Duras, ses mots prennent le dessus. Son écriture est mise de l’avant.» Consciente que la pièce est difficile à expliquer en mots, Anne-Marie affirme «qu’il faut la voir» pour la comprendre, mais également pour apprivoiser le langage théâtral de Christian Lapointe.
Notre curiosité est piquée! C’est ce qu’on fera cette semaine afin de voir comment le metteur en scène exploite à sa façon les mots de Duras.
L’Homme atlantique (et la maladie est la mort)
Du 12 au 15 février | Usine C | usine-c.com