Un métro dans les airs dans l’est de Montréal: le plan «irréaliste» du ministre présenté hier
Olivier Boisvert-MagnenQuébec veut s’inspirer de Vancouver pour le prolongement de la ligne bleue en étudiant la possibilité d’une ligne de métro en surface «sur pilotis». Un plan irréaliste et improvisé selon bien des gens, notamment le maire d’Anjou.
En conférence de presse hier, le ministre des Transports Robert Poëti a réaffirmé sa volonté d’étudier toutes les solutions pour que le prolongement de la ligne bleue soit moins coûteux. Il a donc mandaté l’Agence métropolitaine de transport (AMT) d’en étudier toutes les possibilités.
Réagissant aux critiques qui avaient remis en question son idée de métro extérieur, il a précisé son point. « En surface, ça ne veut pas dire collé à terre ! Est-ce qu'en surface, on peut être à 12 pieds dans les airs, est-ce qu'on peut être à 18 pieds dans les airs, à 20 pieds dans les airs ? On est toujours en surface et on sauve des intersections », a-t-il soutenu, selon ce que rapporte un article de La Presse ce matin.
Un métro en surface sur Pie-IX et Notre-Dame, en plus ?
En plus de cette idée pour le moins audacieuse, Poëti a également parlé de deux autres réseaux de métro en surface, cette fois sur le boulevard Pie-IX et la rue Notre-Dame. Aucune étude concernant les impacts économiques n’a été mentionnée: le ministre semblait plutôt improviser, parlant d’éventuelles possibilités plutôt que de réelles mesures sérieuses.
Le métro en surface de la ligne bleue «pourrait se connecter avec le SRB [système rapide par bus] Pie-IX, qui pourrait devenir un métro de surface éventuellement», a-t-il affirmé, selon le même article.
Le maire d’Anjou, abasourdi
Luis Miranda, le maire d’Anjou, a qualifié l’idée du train de surface de «totalement irréaliste», hier dans une entrevue parue dans le Devoir aujourd'hui, jugeant que les expropriations seraient «fort coûteuses». «Je ne sais pas d’où sort cette idée. Je pense qu’ils sont tout simplement en train d’acheter du temps», a-t-il déclaré. Il a également mis en relief les transferts supplémentaires qui seraient partie intégrante de la locomotion quotidienne des utilisateurs.
Si on peut applaudir l’idée générale du ministre des Transports visant à chercher des solutions économiques pour le prolongement de la ligne bleue, on ne peut en faire de même pour son improvisation constante dans le dossier.
Désormais obnubilé par le projet de SLR sur le pont Champlain, et le partenariat présupposé avec la Caisse de dépôt, le gouvernement cherche donc des façons de contourner le véritable enjeu. Initialement prévu pour 2017, l’appel d’offres pour le métro vers Anjou sera visiblement retardé, considérant toutes les nouvelles «solutions» qui devront être étudiées.
Décidément, les habitants de l’est de la ville ne sont toujours pas prioritaires pour le gouvernement. La galère entourant la mise en place du train de l’est est pourtant si proche…